L’Église a fixé un jour pour faire mémoire générale de tous ceux qui sont morts dans le Seigneur, c’est-à-dire avec sa grâce, mais dont la vertu ne s’est pas trouvée assez pure, au sortir de cette vie, pour qu’ils entrent tout d’un coup dans la jouissance de l’héritage céleste.

On en fait tous les jours mémoire dans le sacrifice de la messe. On y prie pour tous en général, et en particulier pour ses amis et pour ceux qui sont recommandés aux prêtres.

Mais l’Église a jugé à propos de choisir de plus un jour pour exciter ses enfants à prier spécialement pour tous les fidèles qui sont morts avec la grâce du Seigneur, et qui, ayant encore quelque tache à expier, n’ont pu être admis au ciel, où rien de souillé ne peut entrer.

Il est du devoir d’un chrétien de s’instruire soigneusement de ce qu’il doit aux morts, qui peuvent recevoir par son moyen quelque soulagement. Ce sont des justes ; ce sont des âmes remplies de l’amour de Dieu et de charité pour nous ; ce sont des enfants de Dieu et des membres de Jésus-Christ : tous ces titres méritent sans doute que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour les soulager. Or il est constant, par la foi et la croyance de l’Église, qu’unis avec eux par les liens d’une charité sincère, nous pouvons contribuer à leur bonheur éternel. Il n’est pas moins certain que nous y sommes obligés, puisqu’ils sont dans la même communion des Saints que nous, et que chacun d’eux est ce prochain que nous devons aimer comme nous-mêmes.

Les moyens que l’Église nous propose pour secourir ces âmes que Dieu achève de purifier par les souffrances, sont la prière, le sacrifice de la messe , le jeûne, les mortifications, les aumônes, toutes les bonnes œuvres faites en esprit de charité et offertes à Dieu à leur intention, et particulièrement les indulgences que l’Église nous accorde en nous donnant la faculté de les appliquer à leur soulagement.

En les assistant de la manière qui dépend de nous, tâchons de ranimer en ce jour notre foi et notre piété, et entretenons-nous de ces importantes vérités :

1° Il faut que le péché soit un mal infiniment plus grand que la plupart des hommes ne se l’imaginent, puisqu’une seule faute même légère, qui se trouve dans un juste mourant, mérite de si terribles châtiments après sa mort.

2° La pureté et la sainteté de Dieu sont bien incompréhensibles, puisqu’il est impossible d’approcher de lui avec la moindre tache de péché.

3° Le temps de cette vie ne nous étant donné que pour nous purifier et nous rendre dignes de posséder Dieu, il est très important d’en ménager précieusement les moments, de peur que l’ennemi ne nous l’enlève si nous négligeons de le bien remplir.

4° Nous ignorons combien il plaira à Dieu de nous donner de temps pour travailler à cette importante affaire, et pour achever en nous son œuvre.

5° Le dernier moment de notre vie, dont nous ignorons le temps, décidera de notre sort pour l’éternité ; et alors chacun de nous sera jugé selon ses œuvres, et sur l’état de sa conscience : l’éternité bienheureuse sera la récompense de ceux qui auront persévéré jusqu’à la fin dans la fidélité qu’ils doivent à Dieu, et l’éternité malheureuse le partage de ceux que la mort aura surpris avec le péché et l’amour dominant de la créature.

6° Le juste même, selon Saint Pierre, sera sauvé avec peine, et rendra compte de la moindre attache à la créature et à soi-même d’une action, d’une parole, d’une pensée inutile ; tout ce qui ne sera pas parfaitement pur passera par le feu, et il n’en sortira pas qu’il n’ait payé jusqu’à la moindre obole, comme dit l’Écriture.

7° Sur ce principe, la vie même des plus innocents doit être, comme l’Église le déclare par le concile de Trente, une pénitence continuelle, afin d’expier chaque jour les péchés légers qu’on commet chaque jour.

Voilà les réflexions que nous devons faire, et les vérités que nous devons méditer continuellement.

Réflexion pratique

Voulez-vous qu’après votre mort on prie beaucoup pour votre repos éternel ? Priez beaucoup vous-même pendant votre vie pour les âmes du purgatoire. Selon la mesure avec laquelle vous aurez mesuré, a dit Notre-Seigneur, mesure sera faite à vous-même (Matth., VII, 2)

C’est une pensée sainte et salutaire de prier pour les morts, afin que ceux qui sont morts dans la foi obtiennent la grâce du Seigneur.

Nous devons surtout prier pour nos parents, nos bienfaiteurs et ceux qui furent nos supérieurs spirituels ou temporels.

PRIÈRE

Seigneur, en vous priant pour ceux qui, étant morts dans votre grâce, sont encore redevables à votre justice , faites-nous la grâce de travailler à satisfaire pour nous-mêmes avec une foi vive, une espérance ferme et une charité ardente.

Première Messe

Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Mes frères, Voici un mystère que je vais vous dire : Nous ressusciterons tous, mais nous ne serons pas tous transformés. En un moment, en un clin d’œil, au son de la dernière trompette (car la trompette sonnera), les morts ressusciteront incorruptibles, et nous serons transformés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Et quand ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira cette parole de l’Écriture : La mort a été absorbée dans la victoire. Où est, ô mort, ta victoire ? Où est, ô mort, ton aiguillon ? Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la force du péché, c’est la loi. Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.

Séquence
Jour de colère que ce jour-là,
qui réduira en cendre le monde,
selon l’oracle de David et de la Sibylle.
Quelle terreur,
quand le juge viendra
pour tout examiner avec rigueur !
La trompette jetant ses notes stupéfiantes
parmi les tombeaux
assemblera tous les hommes devant le trône.
La mort et la nature seront stupéfaites,
quand surgira la créature,
pour répondre au jugement.
On présentera le livre
où est écrit et renfermé
tout l’objet du jugement.
Quand le juge siégera,
tout ce qui est caché apparaîtra,
rien ne restera impuni.
Malheureux, que dirai-je alors ?
Quel avocat vais-je implorer,
quand le juste à peine sera en sûreté ?
Roi d’une majesté redoutable,
qui sauvez gratuitement vos élus,
sauvez-moi, Source de bonté.
Souvenez-vous, ô bon Jésus,
que vous êtes venu pour moi,
ne me perdez pas en ce jour.
À me chercher, vous vous êtes fatigué.
Vous m’avez racheté, en souffrant la Croix.
Que tant d’efforts ne soient pas vains.
Juge juste, en vos vengeances,
accordez-moi grâce et pardon
avant le jour des comptes.
Je gémis comme un coupable :
Mes fautes font rougir mon front,
je vous supplie, épargnez-moi.
Vous avez absous Marie-Madeleine,
et exaucé le larron,
à moi aussi, donnez l’espérance.
Mes prières ne sont pas dignes.
Mais vous qui êtes bon, faites, de grâce,
que je ne brûle pas au feu éternel.
Placez-moi parmi les brebis,
séparez-moi des béliers,
en me mettant à droite.
En confondant les maudits,
voués aux flammes éternelles,
appelez-moi avec les bénis.
Je prie suppliant et prosterné,
le cœur broyé comme cendre,
prenez soin de ma destinée.
O jour de larmes,
où l’homme coupable ressuscitera
de la poussière pour être jugé.
Mais vous, ô Dieu, pardonnez-lui.
Doux Jésus, Seigneur,
donnez-leur le repos. Ainsi soit-il.

† Lecture du Saint Evangile selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus dit aux Juifs : En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné également au Fils d’avoir la vie en lui-même ; et lui a donné le pouvoir d’exercer un jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection de la vie ; mais ceux qui auront fait le mal en sortiront pour la résurrection du jugement.

Deuxième Messe

Lecture du livre des Macchabées
En ces jours-là, le vaillant Judas Macchabée, après avoir fait une collecte, envoya douze mille drachmes d’argent à Jérusalem, afin qu’un sacrifice fût offert pour les péchés des morts, ayant de bonnes et de religieuses pensées touchant la résurrection, car s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient été tués ressusciteraient, il eût regardé comme une chose vaine et superflue de prier pour les morts ; et il considérait qu’une grande miséricorde était réservée à ceux qui étaient morts avec piété. C’est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés.

† Lecture du Saint Evangile selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus dit aux foules des Juifs : Tout ce que mon Père me donne viendra à moi, et celui qui vient à moi je ne le jetterai pas dehors. Car je suis descendu du ciel, pour faire, non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Or la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père qui m’a envoyé, c’est que quiconque voit le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi-même je le ressusciterai au dernier jour.

Troisième Messe

Lecture du livre de l’Apocalypse de saint Jean Apôtre
En ces jours-là, j’entendis une voix venant du ciel, qui me disait : Écris : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur ! Dès maintenant dit l’Esprit, ils se reposeront de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent.

† Lecture du Saint Evangile selon saint Jean
En ce temps-là, Jésus dit au peuple Juif : Je suis le pain vivant, qui suis descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde. Les Juifs disputaient donc entre eux en disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour.

Panier

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