Devant l’image de Marie,
Si bonne à l’âme qui la prie,
Aucun chrétien ne passera
Sans dire un Ave Maria.
Comme la violette qui fleurit parmi les feuilles mortes et les herbes sèches dont l’hiver a jonché la terre, Notre-Dame de Mars c’est ainsi que le peuple appelle l’Annonciation de la Vierge — nous arrive alors que l’Église est couverte du voile sombre de la pénitence.
L’Annonciation ne se fait remarquer ni par l’éclat de la pompe religieuse, ni par le concours bruyant des fidèles, mais cette fête est celle de la plus populaire de nos prières ; elle nous rappelle ce jour où l’ambassadeur du Roi du Ciel entre dans la demeure de la plus humble et de la plus pure des Vierges, et lui dit : « Je vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous. »
« Je vous salue, Marie, oh! que ces paroles ont été souvent répétées depuis dix huit cents ans ! De combien de cœurs elles se sont élancées pour monter vers cette Reine du Ciel !
» L’Ave Maria, les rois et les reines le disent avant de commencer leur journée, comme le laboureur avant d’aller labourer son champ.
» Je vous salue Marie, c’est le cri du matelot sous les coups de l’orage ; le jeune soldat mourant loin de son pays, se souvenant de sa mère et de son village, le murmure avec espoir.
» L’Ave Maria, c’est la prière du juste qui veut conserver sa justice, et celle du pécheur qui veut avoir une protectrice dans Le ciel.
L’enfant qui ne fait encore que bégayer quelques mots apprend sur les genoux de sa mère à dire : « Je vous salue, Marie.» Et le vieillard courbé sous le poids des ans et des infirmités, marche péniblement vers l’autel de la Reine des Patriarches, et s’agenouillant devant son image, dit la même prière que le petit enfant ; vieillesse et jeune âge, bonheur et infortune, richesse et pauvreté, justes et pécheurs, tous veulent être sous la protection de Marie, et tous disent avec respect : «Nous vous saluons, Marie.»
Le jour s’ouvre et se ferme au son de l’Angélus. Pour bien des gens, cette voix d’en haut a perdu son charme et sa signification ; elle frappe leurs oreilles et ils ne l’entendent pas. Mais il est des contrées plus fidèles, où au premier tintement de la cloche, l’artisan pose son outil, les conversations sont interrompues, tout fait silence en l’honneur de Marie.
La bannière de l’Annonciation réunit les nombreuses confréries des tisserands et des fileuses. Saint Épiphane nous apprend que la Vierge excellait dans l’art de travailler en laine, en bysse et en or ; son adresse à filer le lin de Péluse est encore traditionnelle en Orient.
Chez nous, on donne le nom de Fil de la Vierge à ces réseaux presque vaporeux, qui planent dans l’air pendant les humides matinées d’automne. C’est encore pour le même motif que les jeunes fiancées déposaient près de l’autel de Marie une quenouille de lin. Un grand nombre de métiers préférèrent à leur patronage traditionnel celui de l’Annonciation.
Angelus
V. L'ange du Seigneur annonça à Marie ; R. Et elle conçut par l’opération du Saint-Esprit. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il. V. Voici la servante du Seigneur. R. Qu'il me soit fait selon votre parole. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il. V. Et le Verbe s’est fait chair ; R. Et il a habité parmi nous. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il. V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu. R. Afin que nous devenions dignes des promesses de J.-C. Prions. — Répandez, s’il vous plaît, Seigneur, votre grâce dans nos âmes, afin qu'ayant connu par la voix de l’Ange, l’incarnation de Jésus-Christ votre Fils, nous arrivions par sa passion et sa croix à la gloire de sa résurrection. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. R. Ainsi soit-il.
♣ Si cette fête coïncide avec la Semaine Sainte ou avec celle de Pâques, on la célèbre le Lundi qui suit le Dimanche in Albis, en observant le rite pascal.
Mais l’ange leur dit : «N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple.»