Catherine était une chrétienne d’Alexandrie d’Egypte, distinguée à la fois par son rang, sa fortune, son savoir et sa chasteté.
Elle avait étudié les lettres divines et humain es ; elle était un prodige de science et de vertu. L’empereur Maximin, qui avait fait d’Alexandrie le siège de son gouvernement, lança un édit contre les chrétiens pour les contraindre à sacrifier aux dieux. La savante et pieuse vierge se mit à soutenir la foi et le courage de ses frères, et, n’écoutant que son zèle, voulut plaider leur cause devant l’empereur. Sa noblesse et sa beauté lui obtinrent facilement une audience. Elle parla si bien, son argumentation fut si éloquente et si serrée, que Maximin, par un caprice de tyran, voulut la mettre aux prises avec les plus habiles sophistes d’Alexandrie.
Par de ferventes prières Catherine avait imploré le secours de L’Esprit de Dieu ; un ange lui était apparu et lui avait dit : « Ne crains rien : tu vaincras par la force de la parole divine ; le Seigneur sera avec toi et tu persuaderas un grand nombre d’infidèles ; tu feras connaître Jésus, et tu seras couronnée du martyre.» Fortifiée par cette vision, Catherine entre au palais et va s’asseoir au milieu des philosophes assemblés pour la confondre. Sa parole est nette, forte, persuasive. Nul ne peut soutenir avec elle la discussion, et plusieurs, touchés de la grâce, confessent la vraie foi.
Maximin, qui, comme Pilate, ne cherchait point la vérité, entre en fureur, condamne tous ces savants à périr dans les flammes et jette la vierge en prison. Cependant il met tout en œuvre pour gagner Catherine, et comme elle résiste à ses avances, il la livre aux juges. Devant les instruments de torture, on ordonne à la vierge d’offrir aux dieux l’encens. « Mon corps est entre vos mains,» répond-elle, « je vous l’abandonne : les tourments de cette vie ne sont que passagers, la récompense qui les suit est éternelle. » Aussitôt les soldats la frappent jusqu’au sang à coups de lanières plombées, puis la jettent demi-morte au fond d’un cachot. Après onze jours, on essaye encore de corrompre sa foi. Tous les efforts demeurant inutiles, on la condamne au supplice de la roue. C’était une machine horrible et compliquée, composée de deux cylindres armés de pointes de fer, qui tournaient en sens inverse, et entre lesquels on broyait la victime. Dès le premier tour l’instrument fut brisé. Catherine retourna dans sa prison, où l’impératrice Fausta et le tribun Porphyre, venus un jour la visiter, trouvèrent la foi, pour donner bientôt à Jésus-Christ le témoignage de leur sang. Catherine elle-même ne tarda pas à voir son triomphe couronné de la gloire du martyre. Elle eut la tête tranchée, vers l’an 310.
Les anges, dit le Martyrologe romain, portèrent le corps de cette héroïne sur le mont Sinaï, où un grand concours de chrétiens viennent toujours lui rendre hommage.
Réflexion pratique
Soutenue par l’Esprit de Dieu, Catherine, une vierge de dix-huit ans, put confondre la sagesse des hommes, l’enfer et la mort. Demandons à Dieu avec confiance de nous soutenir contre tous les ennemis de la foi et du salut.