Alphonse-Marie de Liguori, né le 27 septembre 1696 à Marianella, près de Naples, d’une famille noble et ancienne, montra dès l’enfance d’heureuses dispositions pour l’étude et la vertu.

Cet ange, comme l’appelaient ses condisciples, fut reçu docteur en droit civil et en droit canon à l’âge de dix-sept ans, et sa carrière s’annonçait brillante lorsqu’il se fit inscrire au barreau de Naples. Il y remporta de beaux triomphes. Toutefois la vie du siècle ne lui plaisait point ; il ne fréquentait ni les théâtres, ni les fêtes, ni les assemblées ; l’église était le lieu de ses prédilections. Les plus riches familles recherchaient son alliance ; il n’y répondit que pas des refus, et la rare beauté de la princesse de Presiccio, que ses parents lui destinaient, ne put vaincre la résolution du jeune avocat de garder son cœur tout à Dieu. Il n’avait embrassé sa profession qu’avec répugnance ; l’occasion de l’abandonner se présenta bientôt à lui. Un jour, il oublia dans sa plaidoirie un des points les plus importants de la cause qu’il défendait. Le procès fut perdu. Son client, furieux, vint lui reprocher sa négligence. « Pardonnez-moi, » répondit le défenseur, confus et les larmes aux yeux, « pardonnez-moi, j’ai tort, c’est une faute. » Il courut s’enfermer dans sa chambre, refusa pendant trois jours de voir personne, et en sortit pour aller prendre l’habit religieux au monastère du Saint-Sacrement (1722). Quatre ans après il était prêtre. Le cœur brûlant de charité, l’âme sanctifiée par le jeûne et la prière, il livre alors au vice une guerre sans merci, et par l’onction et la force de sa parole il ramène à Dieu une multitude de pécheurs. Ce qui le touche particulièrement, c’est l’abandon moral des pauvres gens de la campagne. Dieu lui inspire de fonder une congrégation de prêtres destinés à parcourir les bourgs, les villages, les chaumières, pour évangéliser le peuple. Afin d’arriver plus sûrement à son but, Alphonse fait un de ces vœux qui épouvantent la nonchalance humaine, le vœu de ne perdre jamais une minute de son temps. La malveillance et la rivalité lui suscitent des obstacles ; son œuvre naissante se dissout et se reforme plusieurs fois ; mais, confiant en Dieu, il persévère, et voit enfin Benoît XIV approuver son institut du Très-Saint-Rédempteur (1749), qui se répand bientôt dans le royaume de Naples, en Sicile et dans les États de l’Église. Plus tard les liguoristes franchiront les frontières d’Italie, établiront une succursale dans l’ancienne chartreuse du Val-Saint, en Suisse, et pénétreront en Espagne, en Autriche et en France.

Le bienheureux fondateur ne se contente pas de diriger sa congrégation et de donner à ses fils spirituels l’exemple d’un laborieux dévouement pour les humbles et les pauvres ; il emploie toutes ses heures libres à composer des écrits savants et onctueux, qui feront aimer plus fort Jésus souffrant, son sacrement d’amour et sa divine Mère. Par ses exemples, sa prédication et ses livres, Alphonse est le héraut éloquent et persuasif de la croix, du tabernacle et de Marie, les trois grands moyens de salut et la base de toute piété solide.

L’humble missionnaire fuyait les honneurs et ne redoutait rien tant que les dignités de l’Église. Il lui fallut cependant un jour obéir à Clément XIII, qui lui imposait le siège de Sainte-Agathe (1762). Il signala son épiscopat par le maintien de la discipline, les incessants travaux des visites pastorales et la création de plusieurs établissements de charité. Pour se recueillir avant la mort, il se démit de sa charge, alla s’enfermer au sein de sa chère congrégation, et consacra le reste de ses jours à composer un nombre considérable de délicieux petits traités d’ascétisme. Parvenu à sa 91e année, il rendit son âme à Dieu, le 1er août 1787, à Nocera, dans la principale maison de sa congrégation. De nombreux miracles firent éclater sa sainteté, pendant sa vie et après sa mort. Grégoire XVI le canonisa (1839), et Pie IX le proclama docteur de l’Eglise (1870).

RÉFLEXION PRATIQUE

Avec le triple amour de Jésus crucifié, du saint sacrement et de la divine Marie, comme le bienheureux Alphonse, quels prodiges de sainteté ne ferions- nous pas ?

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