Celui qui seconda le plus sainte Térèse dans la réforme du Carmel fut Jean de la Croix.
Sainte Térèse disait : « Ou souffrir ou mourir ; » Jean ajoutait : « Souffrir et être méprisé pour Dieu. » Ensemble ils poursuivent le même but, subissent les mêmes avanies, ces haines colorées par le zèle qui se couvrent du prétexte de la justice, et qui ne sont trop souvent que d’abominables passions. Térèse avait failli être emprisonnée ; Jean fut relégué pendant neuf mois dans un cachot : il ne dut sa délivrance qu’aux plaintes de Térèse et à l’intervention de Philippe II. Quelques mois avant sa mort, le chapitre de son ordre ne l’ayant pas réélu, Jean se retira au désert de Penncla. Ses envieux l’y suivirent. Il mourut à quarante-neuf ans, le 15 décembre 1591. Il laissait plusieurs ouvrages mystiques remplis d’une doctrine toute céleste, où l’on trouve d’excellentes maximes et de remarquables instructions pour arriver jusqu’aux plus éminents degrés de la perfection.
Réflexion Morale
Dans un corps traité avec trop de délicatesse notre esprit s’épaissit. Pour nous spiritualiser, il faut l’exercice de la mortification.