Le peuple chrétien, en son instinct sûr, a toujours reconnu la dignité royale de la mère du « Roi des rois et Seigneurs des seigneurs » : Pères, docteurs et papes s’en firent, tout au long des siècles, les interprètes autorisés, et le triomphal témoignage de cette commune croyance éclate dans les splendeurs de l’art et la pénétrance catéchèse de la liturgie.
Les théologiens, à leur tour, montrèrent avec succès combien ce titre royal convenait à la mère de Dieu, intimement associée à l’oeuvre rédemptrice de son Fils, et médiatrice de toutes les grâces.
Répondant au vœu unanime des fidèles et des pasteurs, S.S. Pie XII, par son encyclique Ad Caeli Reginam du 11 octobre 1954, institua la fête de Marie Reine, sanctionnant ainsi le culte qu’en leur cœur tous rendaient déjà à la souveraine du ciel et de la terre.
L’épître met en relief le règne de la Sagesse, dont la liturgie applique à Marie les privilèges, l‘évangile annonce le règne du Christ, source de celui de sa mère.
Sainte Pétronille, dont on fait mémoire, est une sainte romaine ensevelie au cimetière de Domitille. La légende a fait d’elle la fille spirituelle de Saint Pierre, ce qui lui a valu un culte particulier que la France a hérité de ses princes carolingiens, très dévots au Siège de Pierre. Pendant des siècles, le culte de Sainte Pétronille fut une des traditions de la maison de France.
Épître
Je suis sortie de la bouche du Très-Haut, engendrée la première avant toute créature ; j’ai fixé ma demeure dans les cieux, et mon trône sur une colonne de nuée. Sur toute la terre, chez tous les peuples et dans toutes les nations, j’ai exercé mon règne ; j’ai eu sous mes pieds, par ma puissance, les cœurs des grands comme ceux des petits. Celui qui m’écoute ne sera pas déçu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle.
Évangile
En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée appelée Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra chez elle et lui dit : « Salut, pleine de grâce(1) ; le Seigneur est avec toi. » A ces mots, elle fut bouleversée, et elle se demandait ce qui signifiait cette salutation. L’ange lui dit alors : « Rassure-toi, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus. Il sera grand, et on l’appellera le Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n’aura point de fin. »
(1) Littéralement : toi qui as été et demeure l’objet de la faveur divine.
Ave Maria stella
On se met à genoux, pour la première strophe
Nous vous saluons, étoile de la mer, tendre mère de Dieu, vierge pour toujours, bienheureuse porte du ciel.
Vous qui des lèvres de Gabriel avec reçu l'Ave ; changeant le nom d’Ève, fixez-nous dans la paix.
Délivrez les coupables, apportez la lumière aux aveugles, éloignez tous nos maux, obtenez-nous tous les biens.
Montrez que vous êtes mère : portez vous-même nos prières à celui qui, né pour vous, voulut être votre fils.
Vierge incomparable, douce entre toutes, libérez-nous de nos fautes, donnez-nous douceur et pureté.
Obtenez-nous une vie sans tache, ouvrez-nous un chemin sûr, et qu'ainsi la vision de Jésus nous fasse pour toujours communier à votre joie.
Louange à Dieu le Père, honneur au Christ souverain, et à l'Esprit-Saint. Gloire indivisible à la Trinité. Amen.
Missel Dom Gaspar Lefebvre (1956)