Promotion Noël !

du 13 au 31 Décembre 2024 inclus ! 

Sur dix personnes qui ne remplissent pas leurs devoirs religieux, il y en a six ou sept au moins qui vous répondent, quand vous leur en parlez : « Je ne demanderais pas mieux, mais je n’ai pas le temps ; il faut gagner sa pauvre vie. La religion est bonne pour les gens à leur aise, qui peuvent vivre sans travailler. »

Rien n’est plus faux qu’un raisonnement pareil, rien n’est plus contraire à l’esprit du christianisme. La religion est comme le bon Dieu, pour tout le monde ; et s’il y avait quelque distinction à faire entre les hommes, ce serait sans contredit les pauvres et les petits qui, devant Dieu, auraient la préférence.

Cette erreur est générale dans la classe ouvrière, surtout dans nos grandes villes. Il faut bien le dire, elle vient de l’ignorance. On se fait de la religion une idée absurde : on croit qu’elle consiste uniquement dans des pratiques extérieures et très-multipliées ; et le travail quotidien , absolument nécessaire aux ouvriers pour gagner leur vie, étant évidemment incompatible avec ces pratiques, on tranche la question et, sans se douter que l’on profère un blasphème, on pose en axiome le fameux « Je n’ai pas le temps. »

Mais, dites-moi, mon bon ami, combien de temps faut-il pour aimer le bon Dieu ?

Combien de temps faut-il pour penser quelquefois à lui dans le courant du jour ; pour lui demander de nous bénir, de faire réussir nos efforts, de nous donner le repos du Paradis après les peines et les fatigues de la vie présente ?

Combien de temps faut-il pour ne pas jurer, pour respecter son père, sa mère, ses supérieurs, pour ne pas se griser, pour pardonner à ses ennemis, pour ne pas rendre le mal pour le mal, pour supporter les défauts des autres ?

Combien faut-il de temps pour être chaste, pour être pur, pour rejeter les mauvaises pensées, pour éviter les mauvais discours, pour fuir tel ou tel mauvais camarade qui nous entraînera certainement dans le vice ?

Faut-il beaucoup de temps pour se repentir quand on a fait quelque sottise ? Mieux que cela, faut-il beaucoup de temps pour faire sa prière matin et soir ? En cinq minutes, en dix minutes au plus, on peut parfaitement satisfaire à ce grand devoir ; et quel est l’homme qui, au commencement et à la fin de sa journée, ne peut, quand il le veut, économiser quelques instants ?

Mais direz-vous, la religion commande bien d’autres choses. Il faut aller à la messe le dimanche et les fêtes. Il faut aller se confesser, il faut aller communier, et, pour tout cela , est-ce qu’il ne faut pas du temps ? C’est cela que je n’ai pas le temps de faire !

Et comment s’arrangent donc ceux qui, tout aussi occupés que vous, souvent beaucoup plus occupés et encore plus pressés par le besoin de gagner un salaire, font tout cela et font plus que cela ? J’en connais qui ne passent jamais une semaine sans recevoir les sacrements. Comment trouvent-ils le temps de remplir leurs devoirs ? Ce qu’ils ſont, vous pouvez le faire, c’est la bonne volonté et non le temps qui manque.

Ce qui fait que vous ne trouvez pas ce temps, et qu’eux ils le trouvent, c’est que vous n’avez pas comme eux le sentiment profond de la nécessité de la religion, vous mettez le corps avant l’âme ; eux, ils mettent l’âme avant le corps. Non pas qu’ils négligent leur corps et leur famille, non ; seulement ils savent le prix et la différence des choses, et ils règlent tout selon la vérité.

Que diriez-vous si votre patron prétendait vous ôter le temps de manger ? Vous le laisseriez certainement là, lui et sa boutique, et vous diriez : Avant tout il faut vivre ! Eh bien , je vous dis d’une manière bien plus pressante encore : avant tout, même avant la vie de votre corps, ne perdez pas votre âme, qui est la plus noble partie de vous-mêmes ; votre âme, qui fait de vous un homme, car par le corps nous ne sommes qu’un animal ; c’est l’âme qui fait l’homme et le distingue de la bête.

La religion vous donne la vie de votre âme en l’unissant à Dieu, et vous venez me dire : Je n’ai pas le temps de pratiquer la religion ! Eh ! prenez-le, ce temps nécessaire ; prenez-le, coûte que coûte, n’importe où, n’importe aux dépens de quoi .

Personne au monde n’a le droit de vous en priver, parce que personne au monde n’a le droit de vous perdre; ni votre patron , ni vos maîtres, ni votre père, ni votre mère, ni vous-même ; personne, sans exception !

Le salut éternel de votre âme ne peut vous être enlevé par aucune créature; et si quelqu’un voulait attenter au plus sacré de vos droits, ce serait le cas de pratiquer cette grande règle des chrétiens : TOUT PERDRE PLUTÔT QUE DE PERDRE DIEU.

Mais c’est mon état, ajoutez-vous, qui m’empêche de travailler à mon salut. Est-ce vrai ? Faites attention à la réponse ; car si, après y avoir bien réfléchi, vous me répondiez « oui, »je vous dirais : Alors il faut le quitter et en prendre un autre. A quoi vous servira de gagner tout le monde, si vous venez à perdre votre âme ?

Et puis, soyons francs. Est-il bien vrai que vous ne puissiez vivre chrétiennement dans votre état ? Est-ce votre état qui vous empêche de penser à Dieu quelque fois, de le prier matin et soir, de lui offrir vos peines, votre travail, vos privations ? Ce n’est pas votre état qui vous fait jurer le nom de Dieu, fréquenter les mauvais théâtres, les cabarets, les lieux de débauche. Le temps que vous passez ainsi serait cent fois suffisant pour faire de vous un bon chrétien , si vous vouliez l’employer à bien faire.

Pour moi, je ne connais point d’état qui empêche l’ouvrier, le soir, après sa journée, aux approches des grandes fêtes, d’aller trouver son confesseur, d’aller recevoir, avec le pardon de ses péchés, des conseils et des encouragements pour mieux vivre à l’avenir. Je ne connais pas d’état qui empêche d’aller quelquefois de bon matin à l’église pour y entendre une messe basse et pour y communier. En fait de conscience, voyez-vous bien, on a le temps de faire ce qu’on veut. Mais il faut vouloir.

Ne dites donc plus : Je n’ai pas le temps d’être chrétien ; car vous vous tromperiez vous-même. Dites, si vous voulez : « Je n’ai pas autant de temps, autant de facilités que je voudrais. » Soit ; mais après tout, c’est le cœur que Dieu demande et la bonne volonté ; et, je le répète une fois encore, en pareille matière il n’est pas question de temps. Qui ne donne pas à Dieu son temps, Dieu lui refusera son éternité !

Extrait de l’ouvrage Instructions familières et lectures du soir sur toutes les vérités de la religion, de Mgr de Ségur.

Télécharger “ »Instructions familières et lectures du soir sur toutes les vérités de la religion, Tome 1″ de Mgr de Ségur” Mgr-Louis-Marie-Gaston-de-Segur-Instructions-familieres-et-lectures-du-soir-sur-toutes-les-verites-de-la-religion-Tome-1.pdf – Téléchargé 16 fois – 9,83 Mo
Panier

Tous droits réservés et déposé à l'INPI : Terre Mystique © . Textes ou les photographies ne peuvent être reproduites, téléchargées, copiées, stockées, dérivées ou utilisées en partie ou en intégralité.

 
Retour en haut