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Extraits : Pensées sur les plus importantes vérités de la religion, et sur les principaux devoirs du Christianisme
De Mr Humbert, prêtre-missionnaire – 1850

CHAPITRE CXXXV

Pourquoi nos prières ne sont pas toujours exaucées

La Cananéenne prie : Seigneur, aidez-moi, et le Sauveur du monde lui accorde sa demande. Une femme païenne est exaucée ; pourquoi tant de chrétiens qui prient ne le sont-ils pas ? Saint Augustin en donne trois raisons : c’est parce qu’on prie avec un cœur mal disposé, parce qu’on prie mal, parce qu’on demande des choses mauvaises ou inutiles : Quia mali, quia malè, quia mala petimus.

I. On est mal disposé envers Dieu, quand on aime le péché : Quia mali, parce que le péché afflige Dieu : Tactus dolore cordis. (Gen. 6.) Il faut donc détester le péché, et désirer en sortir pour s’approcher de Dieu.

Prétendons-nous qu’il nous exauce, tandis que nous aimons Ce qui l‘afflige ? Nos péchés ont fait mourir son Fils ; comment osons-nous demander à Dieu des grâces, si nous aimons actuellement le péché qui a causé la mort de ce Fils adorable ? Ce serait imiter un meurtrier qui, après avoir égorgé un enfant, irait, le poignard à la main, encore teint de son sang, demander une faveur à son père.

Il ne faut pas conclure qu’un pécheur ne doit pas prier ; loin de là, il a plus besoin de prières que les autres ; mais il doit prier en se repentant, ou du moins en tâchant de se repentir de ses fautes, en gémissant, en demandant à Dieu de l’en délivrer : des prières ainsi faites sont toujours utiles, et plus utiles au pécheur que toutes celles qu’on ferait pour lui. Quand tous les saints prieraient pour un pécheur, leurs prières lui serviraient peu, dit saint Jean Chrysostôme, s’il ne prie pas lui-même.

II. La seconde cause du peu d’effet de nos prières, c’est que nous prions mal : Quiæ malè. On prie sans préparation, sans respect, sans dévotion, sans persévérance. Préparez votre âme avant la prière, dit le Saint-Esprit, et ne tentez pas Dieu. (Eccli. 18.) Quand on veut parler à un prince, on pense à ce qu’on doit lui dire. Pensez de même à ce que vous devez demander à Dieu, et aux besoins de votre âme. Débarrassez votre esprit des pensées étrangères et des affaires du siècle.

Si les distractions se présentent, rappelez aussitôt votre esprit à Dieu. Les distractions, les aridités et les sécheresses ne nuisent point à la prière, quand on ne les aime pas ; elles augmentent le mérite et la ferveur, quand elles servent à nous rendre plus humbles.

Priez avec respect, vous souvenant que vous parlez à Dieu, devant qui les anges et les puissances tremblent, prosternés jusqu’à l’anéantissement : Tremunt potestates. Une prière faite avec dissipation est plutôt une moquerie qu’une prière, et se change en péché : Oratio ejus fiat in peccatum. (Ps. 108.) Priez avec humilité, vous reconnaissant indigne des faveurs du Ciel. La prière d’un cœur qui s’humilie pénètre jusqu’aux cieux : Oratio humiliantis se nuhes penetrabit. (Eccli. 35.)

Jésus-Christ fit l’éloge de la Cananéenne, du Centenier, du Publicain, et exauça leurs prières, parce qu’ils avouaient leur indignité ; il rejeta la prière orgueilleuse du Pharisien.

Priez avec dévotion, en vous élevant à Dieu, en vous unissant à Jésus-Christ comme à votre souverain médiateur, en implorant l’intercession de la Sainte Vierge et des saints. Joignez-y la ferveur, désirez ardemment obtenir les grâces du Ciel ; des prières languissantes ne sont pas dignes d’être écoutées. Si la bouche parle quand le cœur ne désire et ne dit rien, ce n’est pas une prière.

Priez avec persévérance : on ne mérite pas d’obtenir, quand on ne continue pas à demander. La Sainte Vierge et les Apôtres persévérèrent dans la prière, en attendant avec confiance la descente du Saint-Esprit : Erant perseverantes unanimiter in oratione. (Act. 1.) La prière est un hommage que nous devons à Dieu. Il veut être prié, parce qu’il veut que nous reconnaissions notre dépendance ; il veut être prié longtemps, afin que nous sentions le prix de ses dons ; il veut être toujours prié, parce que nous avons toujours besoin de son Secours.

Le Sauveur n’avait pas besoin de prière, il était le maître de tous les dons ; pourquoi cependant priait-il souvent, jusqu’à passer les nuits en prière ? C’était pour nous apprendre combien la prière fréquente nous est nécessaire : Erat per noctans in oratione Dei. (Luc. 6.) C’est pour cela que saint Paul nous avertit de sa part de prier sans cesse, c’est-à-dire souvent et très souvent ; c’est pour cela que les Apôtres n’avaient presque point d’autre occupation que l’instruction et la prière : Nos vero oratium et ministerio verbi instantes erimus. (Act. 6.) C’est par ce moyen qu’ils ont converti l’univers. Sans la prière fréquente, on travaille en vain pour soi et pour les autres.

III. Une troisième cause du peu d’effet de nos prières, c’est que nous demandons des choses mauvaises : quia mala petimus ; c’est-à dire des choses nuisibles à notre âme, ou peu utiles, ou sans rapport au salut. Vous demandez des biens ; Dieu vous les refuse, parce qu’ils serviraient à vous perdre. Vous lui demandez la santé ; s’il vous la refuse, c’est parce que la maladie est plus utile pour vous sanctifier. Vous le priez de conserver votre bétail et vos grains s’il les fait périr, c’est parce qu’il est plus avantageux pour vous d’être puni en cette vie pour vos péchés, que d’en être puni en l’autre. Vous demandez la conservation d’un enfant ; Dieu vous l’ôte, parce qu’il se serait perdu, où parce que vous en êtes idolâtre. La privation de ce que nous demandons est souvent le meilleur pour notre sanctification.

Nous trouvons dans la prière que Jésus-Christ nous a enseignée : Notre Père qui êtes aux cieux, etc., tout ce que nous devons demander ; mais remarquez que, s’il nous fait demander notre âme et le temporel, c’est après avoir demandé la gloire de son nom, son royaume et sa sainte volonté : c’est à quoi doivent se rapporter toutes nos prières. Si vous demandez quelque chose en mon nom, dit le Sauveur, il vous sera accordé ; mais si vous ne demandez que des choses temporelles, ce n’est pas demander quelque chose, c’est demander des riens, dit saint Augustin, parce que ces objets temporels sont comme des riens, en comparaison du salut et du royaume de Dieu. Jusqu’à présent, disait le Sauveur aux Apôtres, vous n’avez rien demandé ; parce que les Apôtres, étant encore imparfaits, ne demandaient pas ce qui convenait : Usque mono non petistis quidquam. (Joan. 16.) Jésus-Christ n’a pas prié précisément pour nous mériter les richesses, la santé et la prospérité ; mais afin de nous mériter les grâces pour servir Dieu, pour acquérir les vertus et nous sauver : voilà ce que nous devons demander en son nom avant toutes choses, et le reste nous sera accordé.

Mais en demandant à Dieu les vertus et les grâces du salut, prenez garde de n’y pas mettre des obstacles.

Vous le priez de vous délivrer du mal, c’est-à-dire du péché, et vous ne voulez ni éviter le péché , ni vous corriger. Vous demandez la conversion de vos enfants, et vous les scandalisez par votre humeur brutale et par vos exemples. Vous demandez la patience, et il ne vous plaît pas de la pratiquer et de souffrir. Vous demandez la chasteté, et vous ne voulez ni vous contenir, ni vous priver de certaines fréquentations. De pareilles prières sont présomptueuses, et ne méritent pas d’être exaucées. Faites, de votre côté, ce que vous pouvez et ce que vous devez, et Dieu vous aidera : Adjuvat ut possis.

Résolutions

  1. Afin de prier d’une manière efficace, je me détacherai du péché.
  2. Je me préparerai à la prière par la pensée que Dieu me voit.
  3. Je m’appliquerai à ce que je dis, tâchant de prier de cœur, avec la confiance d’un enfant qui parle au meilleur des pères.
  4. Je persévérerai à demander, quoique je ne sois pas exaucé d’abord.
  5. Et je ne demanderai rien qui puisse déplaire à Dieu, ni m’être funeste.
Mon Dieu, apprenez-nous à prier.

⚠️ La Dévotion à la miséricorde divine de « sœur » Faustine est une tromperie et est à fuir.

Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra ouvertement.
Matthieu 6:6
Panier

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