Le jour de la Pentecôte de l’année 628, le patriarche de Constantinople, Sergius, au milieu d’une foule immense, montait à l’ambon de Sainte-Sophie, et lisait un message d’Héraclius annonçant, comme couronnement de ses victoires, la paix conclue avec la Perse.

Les applaudissements couvrirent la voix du pontife. De longues acclamations se succédèrent pour le prince, pour l’armée victorieuse, pour l’empire d’Orient réhabilité, pour le patriarche lui-même.

Cependant, qu’était devenue la croix du Sauveur, l’instrument de rédemption, qu’une guerre de six années donnait le droit au monde chrétien de reconquérir ? Le traité conclu avec Siroès stipulait la remise de la vraie croix, mais Siroès lui-même ignorait l’endroit où elle avait été déposée. Héraclius confia à son frère Théodore le soin de cette importante négociation, et attendit au palais d’Hérée, près de Chalcédoine, ne voulant pas remettre le pied à Constantinople sans le trophée divin qui avait été le mobile et qui allait être la récompense de sa triomphante expédition. L’on avait cru jusque-là que, dans ses diverses retraites, Chosroès s’était fait suivre de la croix sainte, il n’en était rien. Serbar, le vainqueur de Jérusalem qui avait apporté le précieux trésor en Perse, l’avait déposé dans une forteresse, et savait maintenant seul ce secret. Il en profita pour augmenter le crédit que les derniers événements lui assuraient déjà. La vraie croix fut rendue à Théodore.

Le 14 septembre 628, Héraclius, monté sur un quadrige triomphal, un diadème sur la tête, les épaules couvertes du manteau de pourpre, entrait solennellement à Constantinople par la porte d’Or. En avant du char, des prêtres portaient la relique de la vraie croix, autour de laquelle trois cents étendards enlevés aux Perses formaient un glorieux ombrage. Le cortège se dirigea vers Sainte-Sophie, où le patriarche Sergius accueillit le nouveau Constantin, en cet anniversaire de la première exaltation de la croix.

Au printemps de l’année suivante, Héraclius s’embarquait pour la Palestine, et reportait à la ville sainte le bois sacré teint du sang rédempteur. A plusieurs milles en avant de Jérusalem, le patriarche Zacharie, les prêtres, les religieux, tous les fidèles vinrent à sa rencontre avec les cierges, les encensoirs, et au chant des hymnes sacrées. Quand le cortège fut arrivé à la porte Dorée, l’empereur mit pied à terre, déposa sa couronne et son manteau de pourpre, et s’achemina vers la nouvelle église du Saint-Sépulcre, portant sur ses épaules la relique de la vraie croix. Il la remit au patriarche, qui vérifia l’intégrité du sceau apposé autrefois par lui-même, et, montant à l’ambon, présenta à l’adoration du peuple le sublime trophée. Depuis, on célèbre toujours, en souvenir de la victoire des chrétiens d’Orient, la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.

REFLEXION PRATIQUE

En voyant une croix, pensez au sacrifice du Calvaire et aux obligations qu’il vous impose. Si Jésus-Christ s’est livré pour vous, ne devez-vous pas vous donner tout à lui ? S’il n’exige pas de vous sang pour sang, ne demande-t-il pas amour pour amour ?

Panier

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