L’Écriture sainte nous apprend qu’il y a des anges, que Dieu a crée de purs esprits sans corps, et qu’il s’est souvent servi d’eux pour faire connaître aux hommes ses volontés, toujours justes et raisonnables.

On ne peut douter que Moïse n’ait connu ces esprits célestes : tous ses livres sont pleins de preuves de leur existence.

On les trouve chez Abraham, à qui ils découvrent les secrets du Seigneur, et font de sa part les promesses les plus magnifiques ; ils arrêtent la main de ce patriarche prêt à égorger son fils ; Jacob en voit une multitude qui montent et qui descendent sur une échelle Mystérieuse que Dieu lui découvre.

On ne peut disconvenir que Dieu ne soit l’unique auteur de leur création. Aussi l’apôtre Saint Paul enseigne-t-il nettement que Dieu a tout créé dans le ciel et sur la terre ; que les choses visibles et invisibles, les Trônes et les Dominations, les Principautés, les Puissances, et généralement toutes choses, ont été créés par Jésus-Christ et en Jésus-Christ.

On ne sait pas combien Dieu a créé de ces esprits célestes ; leur nombre a dû être très considérable, puisque Daniel, ne parlant que des anges qui ne sont point déchus de leur bonheur, dit : Un million d’anges le servaient (il parle de Dieu, qu’il représente assis sur le trône de sa gloire), et mille millions assistaient devant lui.

Outre ces bons anges, il y en avait encore un grand nombre qui avaient aussi été créés dans la justice et dans la vérité ; mais ils voulurent s’égaler à Dieu, et leur orgueil fut puni. Dieu les précipita dans l’abîme, et leur malheur sera éternel. Une partie de ces anges rebelles s’est répandue dans l’air : leur occupation est de tenter les hommes ; mais ils n’ont de pouvoir sur eux qu’autant que Dieu leur en laisse, et cette puissance ne peut se terminer qu’à faire du mal.

Cette chute des mauvais anges est ainsi décrite dans l’Apocalypse de Saint Jean : « Il se donna une grande bataille dans le ciel. Michel et ses anges combattaient contre le dragon, et le dragon et ses anges combattaient contre lui, Mais ce dragon, cet ancien serpent, — Qui est appelé le diable et Satan, qui séduit tout le monde, fut précipité en terre, et ses anges avec lui»

L’état de ceux qui sont demeurés fidèles à Dieu est un état bien différent du premier : il est d’autant plus heureux, qu’ils ne peuvent plus pécher, ni, par conséquent, déchoir de leur bonheur.

Leur occupation n’est pas renfermée cependant dans l’adoration qu’ils rendent à la majesté suprême du Seigneur. L’Écriture et la tradition donnent lieu de croire qu’ils ont beaucoup de part au gouvernement du monde.

Ils sont tous appelés esprits destinés aux ministères, et envoyés pour servir ceux qui sont héritiers du salut ; et cette administration comprend une infinité d’offices.

Ils offrent à Dieu les prières des saints, comme il est rapporté dans le livre de Tobie et dans l’Apocalypse.

Ils rendent aux fidèles chrétiens plusieurs assistances à l’égard des choses temporelles, comme il paraît par la prière par laquelle Tobie demanda que l’ange du Seigneur accompagnât son fils pendant le voyage qu’il allait faire dans le pays des Mèdes. Saint Augustin a fort bien prouvé que toutes les apparitions de Dieu dans l’Ancien Testament se faisaient par le ministère des anges.

C’est aussi la doctrine de l’Eglise catholique, que chaque homme a un ange gardien qui veille sur lui, et dont la protection peut beaucoup pour le défendre contre les pièges du démon.

On lit dans l’Écriture les noms de trois de ces anges, Michel, Gabriel et Raphaël, parce que ce sont ceux-là dont Dieu s’est servi pour faire connaître aux hommes ses volontés. On trouve dans l’ Écriture plusieurs ordres d’esprits saints, savoir : les Séraphins, les Trônes, les Dominations, les Principautés, les Puissances, les Vertus, les Archanges et enfin les Anges.

Ces différentes dénominations sont données à ces esprits célestes, à raison sans doute de leurs différents ministères, qui cependant n‘ont tous qu’un même but et une même fin, la gloire de Dieu.

Il faut admirer ces merveilles du Seigneur, mais il convient de ne pas s’en tenir à une stérile admiration. C’est un devoir d’imiter ceux que l’on honore. Comme les anges, les hommes doivent obéir à Dieu promptement, fidèlement, avec joie : comme eux, ils ne doivent faire que la volonté de Dieu, marcher toujours en sa présence, entrer dans toutes ses vues, ne vivre que pour lui : comme eux, ils doivent chanter ses louanges, non-seulement en priant souvent et avec un cœur pur, mais dans toutes leurs œuvres, en les faisant toutes pour lui. On ne peut trop recommander aux fidèles d’avoir un grand respect pour ces esprits bienheureux : ils sont les premiers des Saints ; on doit donc les invoquer fréquemment et avec foi, ne les contrister jamais en tombant dans quelque Péché volontaire. Dans l’état de faiblesse où les hommes sont tombés, ils se garderont soigneusement d’éloigner d’eux des secours qui peuvent leur être si salutaires.

Pratique

C’est l’orgueil qui a précipité les anges du ciel en enfer. Craignons la moindre pensée d’estime de nous-mêmes : l’état le plus bas et le plus humiliant est le plus sûr.

Prière

Seigneur, qui nous avez donné les anges pour nous garder, faites-nous la grâce d’être comme eux dans une attention continuelle à faire votre sainte volonté.

Le 29 septembre était autrefois consacré à tous les anges, aussi le Pape Boniface II, vers 530, choisit-il cette date pour dédier à Saint Michel une église dans le grand cirque, à Rome. La messe composée pour la circonstance est celle du 18° Dimanche après la Pentecôte et se rapporte à une dédicace d’église. Celle de ce jour est d’une époque plus récente. Le nom de Michel signifie en hébreu : Qui est comme Dieu, et nous rappelle le combat qui se livra au ciel entre « l’archange de Dieu qui mérita d’être placé à la tête de la milice céleste » et le démon. Tombés au pouvoir de Satan par le péché, c’est à Saint Michel qu’il revient de continuer la lutte pour nous délivrer, aussi est-ce de lui que dépendent nos anges gardiens. Saint Michel a vaincu l’orgueil de Satan et nous obtient l’humilité. C’est lui aussi qui préside au culte d’adoration que l’on rend au Très-Haut, car il offre à Dieu les prières des Saints symbolisées par l’encens dont la fumée monte vers le ciel, Quand un chrétien a quitté ce monde, on demande que le porte-étendard Saint Michel le fasse entrer dans le ciel, aussi est-il souvent représenté avec la balance de la justice divine où sont pesées les âmes. Son nom est cité dans le Confiteor, après celui de Marie qui est la reine des anges. Ange protecteur de la Synagogue, Saint Michel est aussi celui de l’Église qui lui succéda. Aussi est-ce à lui que la liturgie attribue la révélation de l’avenir faite à Saint Jean dans son Apocalypse.

Lecture de l’Apocalypse du Bienheureux Apôtre Jean.
En ces jours-là, Dieu a découvert ce qui doit arriver bientôt, et il l’a signifié par son Ange à Jean son serviteur ; lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu’il a vu.
Heureux celui qui lit et qui entend les paroles de cette prophétie, et qui garde les choses qui y sont écrites ; car le temps est proche. Jean aux sept églises qui sont en Asie. Que la grâce et la paix vous soient données par celui qui est, et qui était, et qui viendra, et par les sept esprits qui sont en face de son trône, et par Jésus-Christ, qui est le témoin fidèle, le premier-né d’entre les morts, et le prince des rois de la terre, qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés dans son sang.

Suite du Saint Évangile selon Saint Matthieu.
En ce temps-là, les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : En vérité, je vous le dis, à moins que vous ne vous convertissiez, et que vous ne deveniez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.
C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme cet enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une de ces meules qu’un âne tourne, et qu’on le plongeât au fond de la mer.
Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d’avoir deux mains ou deux pieds, et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil te scandalise, arrache-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux, et d’être jeté dans la géhenne de feu. Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits ; car je vous dis que leurs Anges dans le ciel voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux.

Panier

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