Jacques, surnommé le Majeur pour le distinguer du cousin de Jésus, était fils de Zébédée et de Salomé. Il naquit à Bethsaïde, en Galilée environ douze ans avant l’ère chrétienne, et se fit disciple du Sauveur en même temps que Jean son frère, le futur évangéliste.

Assis dans une barque avec leur père,ils raccommodaient leurs filets. Jésus les appela : aussitôt ils ramenèrent la barque au rivage, laissèrent Zébédée avec les serviteurs qu’il tenait à ses gages, et, abandonnant leurs filets, ils suivirent Jésus (1). Dans la suite, ils eurent le privilège d’être témoins de la transfiguration de Notre-Seigneur au Thabor et de son agonie au jardin des Oliviers. Le divin Maître les appelait Boanerges, enfants du tonnerre, parce que leur foi, leur prédication, devaient avoir l’impétuosité de la foudre. Le courage leur manqua, comme aux autres, lorsque le Fils de Dieu fut livré aux Juifs, et ils retournèrent à leurs filets ; mais le miracle de la résurrection ranima leur confiance, et la descente du Saint-Esprit les transforma en des hommes nouveaux. Jacques se fit d’abord le propagateur de l’Évangile parmi ses compatriotes : il sortit de Jérusalem pour aller prêcher les Juifs de la dispersion. Puis il se rendit en Espagne, dont il fut le premier apôtre.

Cependant la semence de la foi parmi les Celtibères produisait peu de fruits. Alors, disent les traditions espagnoles, la Sainte Vierge, encore vivante, apparut à Jacques pour le consoler et l’animer à poursuivre son œuvre d’évangélisation.Une nuit qu’il priait avec ses amis sur le bord de l’Ebre, près de Saragosse, il entendit les anges qui saluaient leur Reine : Ave Maria, gratia plena, répétaient-ils alternativement. Et il aperçut au milieu de leur phalange céleste la Mère de Dieu sur une colonne de marbre blanc. Elle lui fit entendre sa douce voix, lui promit sa protection, et lui ordonna de bâtir en ce lieu, et sous son vocable, un oratoire qui serait pour les habitants du pays le gage réciproque de son amour et de leur piété. L’apôtre éleva donc une chapelle en l’honneur de Marie : c’est la célèbre église de Notre-Dame del Pilar ou du Pilier, où l’on voit encore aujourd’hui la colonne de l’apparition, surmontée, d’une image de la Vierge, devant laquelle brûlent jour et nuit près de cent lampes d’argent.

Saint Jacques retourna plus tard à Jérusalem, et les Actes nous apprennent qu’Hérode le fit mourir par le glaive (2). L’histoire ecclésiastique ajoute que les Juifs sollicitèrent deux insignes magiciens, Hermogène et Philète, de le faire périr, Philète le premier attaqua l’apôtre, mais les miracles du saint furent plus forts que les sortilèges, et Philète, touché de la grâce, se convertit. Pour le punir, son maître Hermogène l’enchanta si bien qu’il ne pouvait plus se mouvoir. Saint Jacques le délivra. Hermogène eut beau invoquer les démons contre l’apôtre et son néophyte, loin de l’écouter, ils l’enchaînèrent lui-même, et le conduisirent pieds et poings liés devant le ministre de Jésus-Christ, qui eut la joie de le gagner à Dieu.

Le premier artifice des Juifs retournait ainsi sur eux. Ils chargèrent alors deux capitaines de la garnison romaine, Lysias et Théocrite, de s’emparer de l’apôtre, à la faveur d’une sédition populaire qu’ils devaient exciter eux-mêmes.

Un jour que le saint prédicateur démontrait publiquement par le témoignage des Écritures la mission divine de Jésus-Christ, un tumulte projeté d’avance s’élève dans l’assemblée. Josias, de la secte des pharisiens, se jette sur S. Jacques et lui passe une corde au cou ; en même temps les soldats s’emparent de l’apôtre et le traînent devant Hérode-Agrippa, qui le condamne à perdre la tête. Celui qui l’avait arrêté, Josias, témoin de l’héroïsme de sa victime, se déclare lui-même chrétien, et un jugement sommaire le condamne à payer, lui aussi, de sa tête la foi du Christ. Durant le trajet, le Juif converti supplie l’apôtre de lui donner un gage de pardon. Celui-ci s’arrête un instant : « La paix soit avec toi, » lui dit-il, et il l’embrasse. Reprenant ensuite leur route, ils arrivent au lieu du supplice et tombent martyrs sous le glaive du soldat (44).

Le corps du bienheureux fut enseveli à Jérusalem. Plus tard, les disciples qu’il avait amenés d’Espagne emportèrent les précieux restes de leur père, qui furent déposés dans un sépulcre de marbre, à Iria-Flavia (el Padron). Au commencement du IXe siècle, on les transporta à Compostelle (Santiago), où leur vénération amène en foule des pèlerins du monde entier.

(1) Matth. IV, 21.
(2) XII, 1 et 2.

RÉFLEXION MORALE

Si nous avions la foi vive, nous réduirions à néant tous les efforts du malin esprit et de ses suppôts. « Pas un démon, » dit S. Athanase d’Alexandrie, « qui ne tremble en entendant prononcer le nom de Jésus. »

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