19 Mars : Saint Joseph

19 Mars : Saint Joseph

Je choisis le glorieux saint Joseph pour mon patron, et me recommande à lui en toutes choses. Je ne me souviens pas d’avoir jamais rien demandé à Dieu par son intercession que je ne l’aie obtenu.
Sainte Thérèse

Ces paroles de la sainte réformatrice des Carmes ont porté leurs fruits, elles ont partout inspiré la plus solide dévotion à saint Joseph. Demeurée pendant bien longtemps le partage de quelques âmes ferventes, cette dévotion a pris dès lors un grand développement.

La première église élevée en France sous l’invocation de saint Joseph est celle qui appartenait autrefois aux carmélites de Paris.
La première pierre en fut posée en 1613, par la reine Marie de Médicis. Aujourd’hui on pourrait compter par milliers les sanctuaires et les autels érigés en l’honneur du chaste époux de Marie.

Partout aussi, on a vu s’établir sous ses auspices de pieuses associations, les unes en faveur des pauvres et des orphelins, les autres dans le but de secourir et de consoler les malades et les agonisants. Un mois entier, le mois de mars, a été consacré à saint Joseph.

L’Eglise toute entière vient de se placer sous son patronage.

En souvenir de ses soins paternels pour l’Enfant Jésus, la jeunesse chrétienne le choisit pour son patron, les voyageurs lui adressent leurs vœux en mémoire de sa fuite en Egypte. Or nous sommes tous ici-bas des pèlerins et des exilés, ces titres nous recommandent auprès de saint Joseph, tournons donc nos regards vers lui, il est prêt à nous secourir.

Aussi bien ce n’est pas sans raison, que, de préférence à tant d’autres saints, on honore saint Joseph comme patron des agonisants, comme protecteur de tous ceux qui veulent faire une bonne mort. La sienne a été si douce, si belle, et si précieuse, qu’elle fait envie à tout ce qu’il y a de juste sur la terre. Le saint vieillard eut continuellement auprès de son lit Jésus et Marie, tous deux empressés à le servir. Tour à tour ils lui présentaient les breuvages et les soulagements compatibles à leur pauvreté. Combien de fois Jésus ne soutint-il pas de sa main sa tête languissante ?

Combien de fois Marie n’essuya-t-elle pas Ia sueur qui coulait de son front pâle et décoloré?

Mourir comme Joseph, c’est la grâce des grâces, c’est le gage du salut.

La tradition est venue compléter admirablement le récit évangélique sur la vie et les travaux de saint Joseph. Quoique notre dessein ne soit pas de les reproduire, il en est une qui doit trouver sa place ici, car elle nous apprend d’où vient ce lis qui est constamment donné à ce grand saint comme attribut.

Marie, retirée dans le temple, avait atteint sa quatorzième année. Et les prêtres durent lui choisir un époux. Mais une chose les embarrassait, c’était son vœu de virginité, ils consultèrent donc le Seigneur. Or, pendant qu’ils étaient en prières, on entendit sortir du propitiatoire une voix qui disait : « Il faut que l’oracle d’Isaïe s’accomplisse. Il sortira une tige de la racine de Jessé, et une fleur s’élèvera de la tige. Que tous les membres de la famille de David déposent leurs verges dans le temple ; celui dont la baguette se trouvera fleurie et sur laquelle l’esprit de Dieu viendra se reposer, doit être l’époux de la vierge. »

L’appel du Seigneur fui immédiatement publié, et les jeunes hommes de la famille de David vinrent déposer leurs baguettes près de l’autel du propitiatoire. On offrit des sacrifices à Dieu pour qu’il daignât manifester sa volonté. Mais le lendemain, quand le grand prêtre vint au temple, aucune des baguettes n’avait poussé des fleurs. Il consulta de nouveau le Seigneur, et il lui fut répondu que tous les fils de David n’étaient pas venus.

Celui qui avait manqué à l’appel n’était autre que Joseph, qui avait cru pouvoir se dispenser de venir, parce qu’il était déjà avancé en âge. Mais apprenant l’oracle du Seigneur, il vint à son tour déposer sa verge près de l’autel. Le lendemain elle était couverte de fleurs et l’on vit une blanche colombe descendant du ciel venir s’y reposer. Joseph fut donc désigné pour être l’époux de Marie ; celle-ci l’accepta humblement, car elle savait que tout est possible à Dieu, qui avait reçu son vœu de n’appartenir qu’à lui.

Les drames religieux du moyen-âge ont reproduit cette belle tradition. L’acteur fait ainsi parler les deux fiancés :

JOSEPH.
Suave et odorante rose.
Je scay bien que je suis indigne 
D'épouser vierge tant benigne, 
Et sus, je n’ai guère de biens.

MARIE.
Nous trouverons bien les moyens 
De vivre, ne soyons point en peine, 
En texture de soie et de laine 
Je me cognois.

JOSEPH.
C'est bien dit, Marie!
Aussi de ma charpenterie 
Je gagnerai quelque chosette.

La tradition, en effet, nous apprend que Joseph travaillait sur le bois, et ceux qui exercent ce métier l’ont choisi généralement pour patron.

Saint Joseph a aussi ses pèlerinages. Nous ne ferons que citer les sanctuaires de Saint-Joseph-des-Champs, de Saint-Joseph-du-Chêne et de Saint-Joseph-de-Segré, vers lesquels se précipitent les populations du Maine et de l’Anjou. Ces modestes oratoires sont pour ces contrées des sources intarissables de grâces et de bénédictions.

Beauvais est le siège d’une Archiconfrérie de saint Joseph. Le 14 Juillet 1872, marquera dans les annales de cette association. Ce jour-là l’évêque de Beauvais couronnait solennellement, et par délégation de N.S. Père le Pape la statue du saint Patriarche, au centre de l’Archiconfrérie. Dans cette circonstance, l’éloquent évêque de Genève, Mgr. Mermillod, exposa d’une manière frappante les rapports intimes qui existent entre le culte de saint Joseph et la régénération de la famille, entre ce culte et le bien-être de la classe ouvrière.

« Dans le culte de saint Joseph, il y a je ne sais quoi de vivant, À ne sais quoi de protecteur, je ne sais quoi de fécondant pour le peuple chrétien. Si le peuple, remarquez-le bien, est une faiblesse, il est aussi une force : or le peuple a besoin de trois choses : il a besoin d’exemple, il a besoin de protection, il a besoin de services. Le culte de saint Joseph lui apporte ces trois choses. Aussi pouvons-nous dire avec raison que c’est la fête du peuple, la fête de la foi, la fête du cœur. »

Abbé V. G. Berthoumieu (1873)

O Saint Joseph, qui avez goûté sur la terre le bonheur des justes, obtenez-moi de sentir a combien le Seigneur est bon pour ceux qui le cherchent.
Panier

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