L'injure qu'on fait à Dieu lorsqu'on se défie de sa miséricorde

L’injure qu’on fait à Dieu lorsqu’on se défie de sa miséricorde

Extraits : Pensées sur les plus importantes vérités de la religion, et sur les principaux devoirs du Christianisme
De Mr Humbert, prêtre-missionnaire – 1850

L’injure qu’on fait à Dieu lorsqu’on se défie de sa miséricorde

Nous devons tous espérer le pardon avec foi, avec confiance ; mais il faut l’espérer sans présomption.

I. Douter de la miséricorde de Dieu, et croire qu’il ne pardonne pas, c’est lui faire une injure aussi grande que de douter s’il y a un Dieu, dit saint Augustin. La rémission des péchés est un article de foi. Celui qui ne croit pas que Dieu pardonne, n’a donc plus la foi ; il faut qu’il croie ou que Dieu n’en a pas le pouvoir, où qu’il n’en a pas la volonté. Penser ainsi de Dieu, c’est faire un si grand outrage à sa bonté, que saint Jérôme assure que Judas l’a plus offensé en désespérant du pardon, qu’en trahissant Jésus-Christ, et que Jésus-Christ a été plus affligé de voir cet apôtre se perdre, que de se voir livré aux Juifs.

Le nombre de vos péchés fût-il plus multiplié que les cheveux de votre tête, espérez avec confiance que Dieu vous pardonnera, si vous vous en repentez. Le péché, à la vérité, a quelque chose d’horrible et de monstrueux ; mais, après tout, qu’est-ce que le péché en comparaison de la miséricorde d’un Dieu ? c’est comme une toile d’araignée, dit saint Chrysostôme, qu’un vent léger dissipe dans un moment ; c’est une paille que le feu de sa miséricorde consume en un instant.

La bonté de Dieu est infiniment plus grande que la malice de tous les hommes. Si l’impie fait pénitence, dit le Seigneur, je ne me souviendrai plus de ses péchés. (Ezech. 18) C’est une promesse solennelle qu’il nous a faite.

On verrait plutôt le ciel et la terre rentrer dans le néant, que Dieu manquer à sa parole. Quelle injure ne lui ferions-nous pas de nous en défier ! Si un homme vous remettait par écrit une somme que vous lui devez, vous vous fieriez à sa promesse. Dieu, la vérité même, promet de vous remettre vos péchés dans le moment que vous vous en repentirez ; il l’assure dans ses Écritures, dans l’Évangile signé du sang de son Fils. Vous seriez donc bien misérables de dire comme Caïn, que vos péchés sont trop grands pour en obtenir le pardon.
Quelle indignité ! s’écrie Salvien ; on se fie à un homme, l’on ne se fie pas à un Dieu ! Ne dirait-on pas que Dieu est le seul qui ne mérite ni croyance ni confiance ?

Sainte Catherine de Sienne assure que le Sauveur est plus offensé du désespoir du pécheur, que de tous ses autres crimes, à cause de l’injurieuse comparaison qu’il fait de la miséricorde de Dieu avec le péché ; comme si la bonté de Dieu était moindre que la malice de l’homme.

Un célèbre auteur rapporte que Jésus-Christ se faisant voir à un grand pécheur qui, étant près de mourir, refusait de se convertir, lui montra ses plaies sacrées, et lui dit : Voilà ce que j’ai enduré pour vous, je n’ai pas tant souffert pour vous perdre ; je vous fais miséricorde, si vous voulez vous repentir et accuser vos péchés. Mais ces paroles, capables d’amollir un cœur de bronze, ne faisaient aucune impression sur ce misérable. Jésus-Christ lui jeta quelques gouttes de son sang adorable au visage, et lui dit : Va, malheureux ! ce sang, qui devait te sauver, sera le sujet de ton désespoir dans l’éternité ; tu porteras au jugement ces marques de ma malédiction, pour faire connaitre à tout-l’univers le mépris que tu fuis de ma miséricorde. (Godesc.)

II. Espérez donc en la miséricorde de Dieu, mais n’en présumez pas. Il y a une véritable espérance, et il y en a une fausse ; celle-là nous sauve, et celle-ci nous damne. La véritable espérance, c’est la confiance d’une âme qui se repent de ses fautes, qui en gémit, qui tâche de se corriger, et qui espère que Dieu lui pardonnera ; c’est la confiance d’un pécheur qui craint le péché, qui désire sincèrement retourner à Dieu, et qui espère que Dieu ne l’abandonnera pas. C’est se tromper que d’espérer autrement.

Vous dites que vous espérez en Dieu ; mais qu’espérez-vous, et comment espérez-vous ? Si vous ne vous repentez pas, si vous n’avez pas une vraie volonté de vous corriger, si vous ne voulez donner aucune satisfaction à ceux que vous avez offensés, scandalisés ou endommagés, vous vous abusez ; votre espérance est une illusion. Dieu ne pardonne pas le péché, quand on ne se repent point, quand on veut toujours le commettre, quand on ne veut pas le réparer.

Dieu pardonne au pécheur en quelque temps qu’il se convertisse : In quàcumque die conversus fuerit. (Ezech. 33.) Convertissez-vous, et Dieu vous pardonnera. Vous espérez de le faire à l’avenir ; mais le pourrez-vous avec autant de facilité qu’à présent ? Plus vous abusez des grâces présentes, plus vous en êtes indignes pour l’avenir : ces grâces deviendront plus faibles et plus rares, votre cœur plus endurci, et les chaînes qui vous lient au péché plus difficiles à rompre.

D’ailleurs, en aurez-vous le temps à l’avenir ? Peut-être dans deux jours, ou cette nuit vous ne serez plus. Prenez garde, dit saint Augustin, que par vos retardements vous ne perdiez pour toujours le pardon que Dieu vous offre aujourd’hui : Vide ne forté quod tibi ille daturus est promittendo, tu tibi auferas differendo. (Serm. 87)

Vous seriez bien malheureux d’abuser plus longtemps de la bonté d’un Dieu qui vous cherche. Implorez le secours de sa grâce, vous pouvez avec elle plus que vous ne pensez ; mais n’espérez pas que la grâce vous convertira sans vous et sans efforts de votre part ; ce serait une présomption.

Au reste, ces efforts ne coûtent pas tant que vous vous le persuadez. Ne vous découragez pas ; une bonne volonté , une résolution ferme, vous mettront en liberté.

Après un généreux effort, vous sentirez une joie qui vous fera dire : Béni soit le Seigneur ! mes liens sont rompus, me voilà délivré : Benedictus Dominus… Laqueus contritus est, et nos liberati sumus. (Ps. 123.)

RÉSOLUTIONS

  1. Je confesserai humblement mes péchés
  2. J’en gémirai amèrement devant Dieu.
  3. Je tâcherai de me corriger et de faire pénitence, profitant des peines qui se présenteront, de mon travail, des jeûnes, des abstinences commandées, pour satisfaire à la justice de Dieu, et je m’abandonnerai à sa miséricorde.
Ô mon Dieu ! vous ne rejetterez jamais un cœur contrit et humilié, qui déplore ses égarements passés et qui vous aime.

⚠️ La Dévotion à la miséricorde divine de “sœur” Faustine est une tromperie et est à fuir.

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C’est pourquoi, rejetez toute souillure et tout débordement dû à la méchanceté, et accueillez avec douceur la parole qui a été plantée en vous et qui peut sauver votre âme.
Jacques 1:21
Panier

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