Vous m’aspergerez, Seigneur, avec l’hysope et je serai purifié.
La bénédiction des fonts est la principale cérémonie de ce jour, celle qui a conservé son cachet de popularité.
Bien que l’eau bénite du Samedi-Saint soit faite en vue du sacrement du baptême, néanmoins c’est de cette eau dont les fidèles aiment à se munir. Il semble, en effet, que les cérémonies et la solennité qui président à cette bénédiction doivent rendre cette eau plus respectable et plus salutaire que celle qu’on a coutume de bénir le dimanche, avant la messe paroissiale.
C’est une coutume très ancienne et instituée par les apôtres eux-mêmes, de bénir par des prières, des exorcismes et des cérémonies de l’eau avec laquelle les prêtres font une aspersion sur les fidèles et sur les choses qui sont à leur usage.
Il n’y a personne, soit à l’entrée, soit à la sortie de l’église, qui n’en prenne. Les mères en donnent à leurs enfants ; on en jette dans les maisons, dans les champs, sur les arbres et sur le bétail.
Qui oserait douter que cette eau acquiert par sa bénédiction une vertu surnaturelle ?
Toutefois, il serait superstitieux de croire que cette vertu lui est inhérente, et indépendante des dispositions de celui qui s’en sert. Aussi bien, quoique le peuple ignorant et grossier, toujours prêt à tout pervertir, fasse souvent un usage superstitieux de l’eau bénite, ce ne sera jamais une raison pour en bannir l’usage.
Si l’on opinait à retrancher toutes les pratiques dont il est possible d’abuser, il faudrait bannir de nos tables les aliments dont l’abus peut causer des maladies.
Dans la bénédiction de l’eau, l’Eglise demande à Dieu de purifier du péché ceux qui s’en serviront ; d’écarter d’eux les embûches de l’ennemi du salut ; comme aussi de guérir les malades et d’éloigner les fléaux de ce monde.
Un concile de Nantes, tenu au IXe siècle, après avoir prescrit la bénédiction de l’eau et l’aspersion du peuple avant la messe du dimanche, ajoute ces mots : Qui voudra peut prendre de cette eau et en porter dans sa maison, en verser sur les fonds, sur les vignes et sur le bétail, comme aussi sur le boire et le manger.
Les fidèles ne sauraient donc faire trop souvent usage de l’eau bénite ; mais qu’ils la conservent avec respect, qu’ils en usent avec foi ; se rappelant que c’est de Dieu et non de l’eau que nous devons attendre un secours surnaturel et la pureté de l’âme.
Abbé V. G. Berthoumieu (1873)
L’Église qui inculque tous les dogmes catholiques à ses enfants dans la liturgie, va leur donner au cours de cette semaine les différentes preuves de la résurrection du Christ. Elle commence par le témoignage que les anges rendirent de la résurrection de Jésus aux Saintes Femmes. C’est dans l’ordre historique la première manifestation de ce grand mystère, aussi est-ce de celle-là que la liturgie parle en cette Vigile de Pâques.
✝️ Suite du S. Évangile selon S. Matthieu
Le sabbat passé, lorsque le premier jour de la semaine commençait à luire, Marie-Madeleine et l’autre Marie vinrent pour voir le sépulcre. Et voici qu’il se fit un grand tremblement de terre ; car un ange du Seigneur descendit du ciel, et s’approchant, il renversa la pierre et s’assit dessus. Son visage était comme l’éclair, et son vêtement comme la neige. À cause de lui les gardes furent atterrés d’effroi et devinrent comme morts. Mais l’ange, prenant la parole, dit aux femmes : Ne craignez point, vous ; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n’est point ici : car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez, et voyez le lieu où le Seigneur avait été mis. Et hâtez-vous d’aller dire à ses disciples qu’il est ressuscité, et voici qu’il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez. Voici, je vous l’ai prédit.
Vous servirez l’Eternel, votre Dieu, et il bénira votre pain et votre eau. J’éloignerai la maladie du milieu de toi.