Térèse naquit à Avila, en Espagne, le 28 mars 15 15. Ses nobles et pieux parents, Sanchez de Cépéda et Béatrix de Ahumada, élevèrent leur douze enfants dans les bons principes.

Tous les jours on lisait en famille la vie des saints. Cette lecture fit sur la jeune Térèse une si vive impression qu’à sept ans elle résolut avec Rodrigue, un de ses frères, d’aller chercher le martyre au pays des Maures. En chemin, ils rencontrèrent un de leurs oncles qui les ramena au logis. Frustrés dans leur désir, ils vont imiter les solitaires : dans le jardin paternel ils bâtissent des cellules et s’y retirent pour se livrer à la prière.

De si beaux commencements s’arrêtèrent bientôt : à treize ans, Térèse, qui venait de perdre sa mère, lisait des romans, fréquentait une jeune étourdie de parente et prenait des goûts mondains. Les religieuses augustines, où son père eut la bonne idée de la mettre en pension, réveillèrent ses inclinations pour la vertu. Cependant elle flottait encore indécise sur son avenir, lorsqu’elle tomba malade et sortit du couvent. Les morales d’un vieil oncle et les bonnes lectures déterminèrent sa vocation. Un jour elle vient trouver son père : « Tout est fini, » dit-elle : « je veux mourir à vous, mourir à tout, et n’être plus qu’à Dieu. » Et elle entra au Carmel le 2 novembre 1535. Elle éprouva d’abord une horrible répugnance pour la vie qu’elle embrassait. Néanmoins elle prit l’habit, et Dieu, pour récompenser sa victoire, embrasa son cœur des flammes du céleste amour. Affamée d’humiliations, Térèse se rassasia de pénitences ; mais sa santé délicate ne put tenir à ce régime : elle dut aller chez une de ses sœurs pour se rétablir. Les remèdes achevèrent de la ruiner. Son père, qui tremblait pour la vie de sa fille, la ramena chez lui. Elle fut trois ans à se remettre et ne dut la vie qu’à la protection de saint Joseph.

La mort de son père la ramena au couvent. Sa convalescence dans le monde avait bien endommagé sa piété. Quand elle eut repris l’oraison, elle pleura ses infidélités, et Dieu, pour les punir, laissa son âme aride pendant quatorze ans. Ces longs jours de désolation, Térèse les passa dans l’humilité, la prière et l’abandon complet de tout son être à la volonté divine. On la traitait, pour ses révélations, de visionnaire, d’illuminée, de rêveuse : effrayée, brisée de douleur, un jour elle retrouva le calme au pied du crucifix : « Ne crains rien, » lui dit intérieurement Jésus-Christ ; « c‘est moi, ma fille, je ne t’abandonnerai point. » A ces mots toutes ses peines s’évanouirent et son âme entra dans une paix inaltérable. Elle put dès lors travailler à une œuvre difficile, la réforme du Carmel. Encouragée par de saints personnages, et malgré des oppositions passionnées, elle jeta les fondements de son ordre, un des plus beaux ornements de l’Église, le 24 août 1562. En moins de douze ans elle bâtit quinze monastères, donc la ferveur et l’austérité réjouirent les anges.

Térèse, secondée par Jean de la Croix et Antoine de Hérédia, fut encore l’âme d’une heureuse transformation des couvents d’hommes.

Sur l’ordre de ses confesseurs, Térèse écrivit des traités spirituels qui serviront toujours à diriger les âmes dans leur haut vol vers Dieu. Psychologue et mystique, elle a mérité que l’Église la considère comme l’un de ses grands docteurs.

Le 29 septembre 1582, frappée à mort, elle allait communier en viatique. Lorsqu’elle vit entrer le saint sacrement dans sa pauvre cellule, son beau visage s’enflamma : « Mon Seigneur et mon Époux, » s’écria-t-elle, « le moment après lequel je soupirais avec tant d’ardeur est enfin arrivé ! » Après une extase qui dura quatorze heures, l’effort de l’amour brisant les derniers liens du corps, la sainte expira doucement le jeudi soir, 3 octobre, à Albe, dans la soixante-huitième année de son âge.

Réflexion pratique

Évitez les lectures frivoles, fuyez les compagnies mondaines : les plus belles âmes courent le danger de s’y perdre.

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