De l'influence diabolique sur les corps, cause très fréquente de nos maladies

De l’influence diabolique sur les corps, cause très fréquente de nos maladies

Dès le berceau du christianisme, l’Église, inspirée par l’Esprit-Saint, a toujours enseigné que le démon était l’ennemi de l’homme, principalement du chrétien, et qu’il cherchait à lui nuire de toutes manières ; qu’il était, en outre, l’auteur du mal moral, et souvent, aussi, du mal physique.

Le mal moral, c’est le péché, qui fait de si grands ravages dans les âmes.

Le mal physique, c’est la maladie du corps, et tous les fléaux qui sont déchaînés sur la terre par l’action, et la malice des mauvais Anges.

Le Démon est partout : toutes les créatures sont l’objet de sa haine.

L’apôtre saint Pierre nous le représente comme un lion rugissant, tournant autour de nous, cherchant les brèches de notre âme, afin de nous saisir et de nous nuire, soit dans notre personne, soit dans nos biens ; il veut nous dévorer, circuit quærens quem devoret (1 Pierre, chap.5, V. 8) c’est notre adversaire, dit-il, Adversarius, c’est-à-dire l’ennemi et le perturbateur. Il se trouve dans l’air ; saint Paul nous le dit très positivement dans son Epître aux Ephésiens, chap. 6, v. 12, lorsqu’il nous déclare que nous avons à combattre contre les malices spirituelles, spiritualia nequitiæ, répandues dans l’air ; invisibles, par conséquent, comme nous l’enseigne le symbole de la Foi Catholique, lorsqu’il nous dit que Dieu a créé les êtres visibles et invisibles, visibilium et invisibilium, car, de même que la science moderne enseigne qu’il y a dans l’air, et dans toute la nature physique, des êtres animés que nous ne voyons pas, même à l’aide d’un microscope, et que l’on appelle de divers noms, tels que : microbes, baciles, cirons, infusoires, bactéries, et autres, et qui occasionnent les maladies épidémiques et contagieuses qui affectent l’’humanité ; de même, aussi, il y a dans le monde surnaturel des êtres incorporels, purs esprits, bons et mauvais, qui s’attachent à nous pour nous faire du bien, ou nous faire du mal.

C’est en conséquence de cet enseignement que saint Jean Chrysostome nous déclare que, si Notre Seigneur Jésus-Christ a été suspendu à la croix, c’était afin qu’il purifiât la nature de l’air : ut aéris naturam purgaret, c’est-à-dire, afin de détruire ces ténébreuses puissances, dont parle l’apôtre.

Pénétré de cette même croyance, le Pape Pie IX, de glorieuse et sainte mémoire, disait, le dimanche de la Passion, 3 avril 1870, en bénissant les Agnus-Dei : « Je les bénis, afin qu’ils aient la vertu de chasser les Démons ; car ils ne sont pas tous en enfer ; il y en a beaucoup, en ce moment, sur la terre, et non des moins méchants et des moins terribles. » (Rosier de Marie)

Et le Pape Léon XIII, son digne successeur, vient de prescrire à tous les prêtres catholiques de dire à la fin de la sainte messe une prière pour nous défendre contre la malice et les embûches du démon, et des autres esprits mauvais qui se répandent de fout côte dans le monde pour la perte des âmes… « Satanam, aliosque Spiritus malignos, qui, ad perditionemanimarum, pervagantur in mundo… »

Cette croyance au démon et à sa pernicieuse influence, est donc, de nouveau, affirmée par ces deux Grands et Illustres Souverains Pontifes.

Le démon est dans l’air, dans l’eau, dans le sein de la terre, et dans le feu. Un grand nombre de philosophes des premiers siècles enseignaient que « des Êtres Incorporels » se trouvaient dans ces quatre éléments.

Nos missionnaires trouvent cette même croyance chez les sauvages des quatre parties du monde. Et les Pères de l’’Église confirment tous unanimement cet enseignement. Le grave Tertullien, entr’autres, nous dit que, en général, les eaux doivent nous être suspectes, parce que les esprits immondes y résident, principalement, dit-il, dans les fontaines cachées, dans les lacs et les ruisseaux souterrains. C’est là le séjour de ces esprits de perdition. Voilà pourquoi l’Église exorcise les eaux dont elle se sert dans ses cérémonies. Si étranges que paraissent ces paroles, elles doivent, cependant, nous inspirer le plus grand respect puisqu’elles sont rapportées par l’immortel Évêque de Meaux, dans son sermon sur les démons (1er du carême). Nous lisons dans l’Apocalypse qu’il y a l’Ange des eaux et du feu, ce qui faisait dire à Origène que les Anges président à la terre, à l’eau, au feu. Et saint Augustin ajoute que, dans ce monde, à chaque chose et à chaque élément est préposée une vertu angélique.

En effet, la sainte Église, dépositaire infaillible de la vérité, nous enseigne formellement que le démon se trouve dans l’eau, puisque dans les magnifiques prières liturgiques qu’’elle récite pour la bénir, soit les veilles de Pâques et de la Pentecôte, ou bien encore le dimanche matin pour l’aspersion qui précède la messe paroissiale, elle conjure et force le démon, par des prières et des signes de croix multipliés, de sortir de l’eau qu’elle va sanctifier pour son usage et celui des fidèles.

Le Samedi-Saint, surtout, elle s’exprime ainsi : « Commandez-donc, Seigneur, « que tout esprit impur se retire d’ici; et détournez de cet élément toute la malice et tous les artifices du démon ; qu’aucune puissance ennemie ne puisse se mêler dans ces eaux, ni tourner à l’entour d’elles, ou s’y glisser secrètement pour les infecter ou les corrompre ».

L’Église enseigne encore que, souvent, les animaux qui servent à l’usage de l’homme, et qui vivent dans les écuries, les étables, les bergeries, et les basses-cours, sont malades par l’action du démon, et la preuve en est dans les prières qu’elle récite pour les guérir ; elle demande à Dieu que : « la puissance de Satan s’éloigne d’’eux » recedat ab eis omnis potestas diabolica.

Et il en est de même pour les biens de la terre :

L’Église a des supplications adressées au Ciel, afin qu’elle soit purgée et préservée des insectes qui dévorent les semences, les racines, les fruits et les récoltes que nous espérons d’elle.

Il serait donc illogique de croire que, si le démon fait naître des maladies dans le sein de la terre, dans le corps d’êtres privés de raison, il ne puisse aussi en faire naître dans le corps de l’’homme, et, surtout, dans celui du chrétien, qui est plus particulièrement l’objet de sa haine.

N’avons-nous pas l’exemple du saint homme Job, ce Roi de la douleur, si cruellement affligé par le démon, dans ses affections, dans ses biens et dans son corps ?

Est-ce que nous devons croire que, depuis cette époque, Satan se tient tranquille, et cesse d’affliger l’humanité tout entière ?

Il n’en est rien; et la preuve, c’est que nous lisons dans la vie des saints de tous les siècles qu’ils guérissaient les malades, et tous ceux qui étaient tourmentés par le démon : « Infirmi et a dœmonibus rexati sanarentur. »

Donc le démon a, toujours et de tout temps, tourmenté le corps de l’homme, dont il se sert « comme d’un jouet en troublant ses sens » selon l’expression de saint Augustin, dans son livre de la Cité de Dieu (chap. 22). Nous le dirons encore plus loin.

Son activité diabolique est si grande, qu’’elle se manifeste tous les jours dans une foule de fléaux et de calamités, soit publics, soit privés et personnels, que nous attribuons au hasard, ou à une mauvaise chance; mais, qui, en réalité, ne proviennent que de la malice de ce mauvais Esprit, dont le Père de Ravignan disait : « que son chef-d’œuvre, c’était de s’être fait nier à notre époque. »

Il ne pouvait rien dire de plus vrai. Satan, voilà donc l’ennemi !

Il est dénoncé à tous les chrétiens ; car nier son existence ne le détruit pas.

Avons-nous réfléchi, quelquefois, sur cette mystérieuse parole que Notre Seigneur Jésus-Christ disait à saint Pierre : « Satan m’a demandé de vous cribler comme on crible le froment » (St Luc, chap. 22, v. 31).

Le démon qui demande et qui supplie Dieu de le laisser agir contre les hommes, et de cribler les âmes et les corps par les peines, les maladies et les chagrins de la vie !!!….

Il y a là quelque chose qui fait peur, surtout quand Dieu le lui permet.

On croit entendre Notre Seigneur dire à une âme : « Je veux t’éprouver, et remplir tes jours d’amertume ; je veux t’associer aux douleurs de ma Passion et de ma Croix, et te détacher des choses d’ici-bas, afin que tu fasses pénitence. C’est pourquoi j’ai permis à Satan, comme autrefois pour Job, de se tenir à coté de toi, Diabolus siet a dextris ejus (ps. 109), pour remplir la mission que je lui ai confiée. Mais, sois patiente, soumise et résignée, et je te récompenserai. »

Mais disons bien haut que, par l’usage qu’il fait de son libre arbitre, l’’homme, le plus souvent, se dispose à recevoir des influences de vertu par les Anges ou de vices et de maladies par le Démon, selon que sa vie sera chrétienne ou impie ; et nous affirmons qu’un très grand nombre de maladies sont le fruit de ces influences que l’homme s’attire de l’enfer par ses passions déréglées, et l’abandon de ses devoirs de chrétien.

D’ailleurs, les Saints Livres nous le disent par ces paroles :

« Dieu envoie sur les pécheurs sa colère, son indignation et d’amères tribulations par les influences des mauvais anges. Misit In eos iram indignationis suæ, et tribulationem per Angelos malos. » (Ps. 78, v. 54.)

Voilà pourquoi, dans les anciennes prières du baptême, le prêtre disait au démon : « Sors de cet esprit, de ce cœur, de cette âme, de cette tête, de ces cheveux, de ces poumons, de ces membres ; sors, fuis, écoule-toi comme l’eau. »

Tant il est vrai que le démon peut affecter et rendre malade toutes les parties et tous les organes du corps humain.

L’esprit qui affecte la chair est l’esprit de maladie qui existe comme l’esprit d’orgueil, l’esprit de mensonge, l’esprit de haine, et l’esprit de discorde qui sème la division dans les familles et bouleverse des existences ; l’esprit d’avarice et de cupidité, l’esprit de médisance et de calomnie, l’esprit qui dérange les facultés mentales. Et ainsi des autres passions.

On dit tous les jours, dans le langage familier, ces paroles si profondément chrétiennes, et qui rappellent l’antique foi de nos pères. « Qu’une personne est animée d’un mauvais esprit » pour signifier les mauvais instincts, les penchants déréglés et pervers qui l’animent, et que les démons lui inspirent.

Les démons donnent donc du mal au corps et à l’âme, en faisant germer les maladies dans l’un, et les plus mauvaises passions dans l’autre.

Ne prions-nous pas Notre Seigneur, dans les litanies qui lui sont consacrées, de nous délivrer des embûches du démon et de l’esprit contraire à la sainte et angélique pureté ?

Est-ce que le saint Évangile ne nous parle pas aussi de l’esprit impur qui s’était emparé d’un homme, et qui, chassé par Jésus-Christ, va chercher sept autres esprits plus méchants que lui pour y rentrer ? (St Luc, chap. 11, v. 23.)

D’ailleurs, qui donc pourrait avoir une foi sincère en la divinité de Jésus-Christ, sans croire en même temps au Démon : Si Satan n’était qu’un mythe, c’est-à-dire un être imaginaire, Notre Seigneur ne l’aurait donc pas chassé du corps des malades ? Il ne serait donc qu’un halluciné, pour ne pas dire plus ? Le récit des saints Évangiles ne serait donc qu’une fable ? Et cependant, nous lisons dans saint Mathieu, chap. VIII, v. 29,— et dans saint Marc, chap. 1, v. 24, — que les démons eux-mêmes, s’adressant à Jésus-Christ, lui disaient : « Nous savons qui tu es ; Tu es le Saint de Dieu, Sanctus Dei » et encore : « Tu es le Fils de Dieu, Fili Dei. » « Pourquoi viens-tu pour nous torturer et nous perdre, Torquere nos ?»

Les Évangélistes qui nous rappellent ces paroles, peuvent-ils se tromper et nous tromper ? Évidemment non.

Donc, le Démon existe.

Et il est de foi que sous mille formes, et de mille manières, il cherche à nous nuire, et à exercer son action malfaisante sur l’homme ; on est hérétique si on refuse de croire cette vérité.

Faire le mal, c’est là son unique occupation. Dans les âmes, lorsqu’il y entre, il occasionne le péché. Dans les corps, il est souvent la cause et la permanence de nos maladies, ainsi que s’exprime à ce sujet, avec beaucoup d’autres, le célèbre Dom Guéranger lui-même dans son livre sur la médaille de saint Benoît. Monseigneur de Ségur enseigne la même doctrine, dans ses instructions familières sur la religion.

Avant eux, le grand Bossuet, en nous disant que l’existence du démon est attestée par le consentement unanime de tous les peuples, ajoute que, « chez ces esprits incorporels, tout y est actif, tout y est nerveux ; et si Dieu ne retenait leurs fureurs, ils agiteraient le monde entier avec une grande facilité. »

Cette croyance aux influences diaboliques est donc aussi ancienne que le monde. Les Juifs leur attribuaient toutes les maladies. (Vie de J-C. du Doct. sepp.). Luther, ce grand hérésiarque du XVIè siècle, parle, dans ses écrits, des démêlés qu’il avait avec Satan, qui, dit-il, « venait éteindre sa chandelle » lorsqu’il travaillait ; ou, encore, venait le réveiller pour discuter avec lui au sujet de la messe.

Il avoue qu’il tient sa fausse doctrine de Satan.

Si, de nos jours, cette croyance est altérée, niée par un si grand nombre de chrétiens, traitée même de superstition, n’en cherchons pas la cause ailleurs que dans la négligence qu’on apporte à s’instruire des vérités religieuses.

Et puis, on combat cette croyance parce qu’on redoute l’effet que pourrait produire, sur une société sceptique et railleuse comme la nôtre, la réapparition d’une puissance oubliée et démodée, et que l’on veut renvoyer à l’antique crédulité de nos pères.

C’est donc avec juste raison que le Dictionnaire des sciences médicales nous dit : (article : homme) « Il faut bien l’avouer, la doctrine des Anges et des Démons est beaucoup trop rejetée de nos jours. »

Quel aveu !!!

En effet, s’il existe un souvenir des démons, il n’est manifesté, le plus souvent, que par ces paroles outrageantes restées dans le langage populaire, et prononcées dans un moment de vivacité et de mauvaise humeur : va-t-en au diable…. que le diable t’enlève… C’est le diable qui s’en mêle… Il a le diable au corps… et autres aménités de ce genre.

On remarque, dans un grand nombre de diocèses, que les Rituels réédités, revus, corrigés, depuis l’époque de la Restauration, ne font presque pas mention des prières et des bénédictions employées contre le démon à une autre époque.

Mais ceux qui n’ont pas subi de corrections renferment des oraisons contre les Esprits. Un très ancien Rituel de Paris, entr’autres, en renferme contre les Esprits frappeurs, appelés aussi Esprits marteaux ; « spiritus percutientes, spiritus mallens » et on peut lire dans la vie du curé d’Ars, le récit des bruits infernaux que les démons venaient faire dans sa maison. Tous les habitants du village peuvent l’attester, puisque tous ont entendu ces Esprits frappeurs. Du reste il n’est pas rare d’apprendre, de nos jours, que ces mêmes Esprits frappeurs manifestent leur présence dans des maisons particulières. Les preuves les plus authentiques surabondent sur ce sujet.

Dans d’autres diocèses, les anciens Rituels en ont contre les orages, les tempêtes, les nuées chargées de grêle. On conjure, dans ces prières, l’esprit de l’ouragan et de la tourmente « spiritus procellarum » et on prie pour l’éloigner et pour paralyser ses effets toujours désastreux.

Dans la prière du soir, nous supplions le Seigneur de visiter notre demeure, afin d’en éloigner les embûches du démon.

Nous lui demandons de nous conserver en paix. Ce qui veut dire : que le démon étant partout, et en particulier dans certaines maisons, dans certaines familles, où il apporte le trouble, la désunion et le malheur, nous prions Dieu de nous en délivrer. On dira, peut-être, que ces pieuses croyances n’étaient que des superstitions ; mais, si la foi était plus éclairée et plus vive, on croirait à l’incessante activité et à la puissance du démon, on le combattrait par la prière, par le jeûne et par la pénitence, comme le faisaient nos pères, qui s’en trouvaient très bien.

De nos jours, si on ne nie pas entièrement son existence,on rit de ses manœuvres et des pièges qu’il sème sous nos pas ; il nous trouve donc désarmés. Nous sommes, alors, comme une ville sans défense et ouverte aux attaques de l’ennemi. C’est pour cette raison qu’il nous obsède et nous dévore si facilement.

Saint Augustin, cette grande autorité de l’Église, nous parle dans son Traité de Divinitate, liv. 3, chap. 1 1, de la puissance des mauvais Anges, de la science merveilleuse qu’ils possèdent, et qu’ils n’ont pas perdu par leur déchéance. « ils abusent, nous dit ce Grand Docteur, de notre chair, trompent nos sens, troublent nos pensées, outragent nos corps, se mêlent à notre sang, engendrent des maladies. » On ne peut parler plus clairement.

Il fut une époque où les médecins les plus célèbres croyaient à l’intervention et à l’action du démon dans beaucoup de maladies. Nous pourrions, à ce sujet, citer l’opinion d’un très grand nombre.

L’un d’eux, Thomas Willis, médecin anglais, savant de premier ordre du XVIIè siècle, et dont les écrits en matière médicale seront toujours appréciés, dit : « qu’il y a beaucoup de maladies qui ne sont guérissables que par des prières, parce que le démon peut, dans certaines limites, introduire des poisons subtils dans l’organisme, et y produire des lésions fort graves. »

Longtemps avant lui, Hippocrate, le père de la médecine, avait enseigné qu’’il fallait distinguer « deux grandes catégories de maladies : les maladies toutes « naturelles, et celles qui avaient un caractère exclusivement divin. »

L’importance de ces paroles, l’aveu et l’enseignement qu’elles renferment, s’’imposent à l’attention du lecteur.

On ne peut donc pas mettre en doute l’action de l’esprit mauvais sur le corps de l’’homme, pas plus que sur son âme ; et, il faut bien que la science médicale, toujours trop matérialiste, admette qu’il y a quelque chose d’inexplicable en dehors de ce qu’elle sait, de ce qu’elle enseigne, et de ce qu’elle pratique : si elle est si inefficace dans un si grand nombre de cas, c’est parce qu’elle ne voit, trop souvent, qu’une cause naturelle qui occasionne la maladie, et qu’elle considère le corps de l’homme malade, comme une matière désorganisée et qu’il faut restaurer par des remèdes matériels, tandis que la foi y voit, souvent, l’action du démon, c’est-à-dire, une cause surnaturelle diabolique. Il ne faut pas s’en étonner, puisque la sainte Écriture, les pères de l’Église, et aussi tous les Écrivains Ecclésiastiques sont unanimes pour nous dire que les démons, avant la venue de Jésus-Christ, étaient les maîtres du monde, et que tous les maux étaient leur ouvrage, parce que leur empire s’étendait sur toute la terre.

Le Prophète-roi, David, l’annonçait aussi, en disant que tous les dieux du paganisme étaient des démons (Ps. 05).

Bien souvent encore de nos jours, les Annales de la Propagation de la foi ou celles de la Sainte-Enfance, nous parlent de l’action du démon sur les personnes et sur les choses, dans ces régions où, Jésus-Christ n’étant pas connu, l’esprit de ténèbres se fait adorer à sa place.

Nous lisons dans les Annales de l’Archiconfrérie de N.-D. des Victoires du mois de février 1888, le fait suivant, raconté du haut de la chaire par le Père Boutelant, missionnaire au Maduré :

« Il y a plus de six mois, une jeune femme apprit d’un magicien du pays à se mettre en communication avec le démon. Elle voyait parfaitement ce qui se passait à une très grande distance. Lorsqu’un vol était commis, elle désignait l’endroit où se trouvaient les objets volés, et ne se trompait jamais. À force de se mettre en communication avec le démon, elle devint possédée ; et cette possession se manifestait par des signes extérieures dont neuf mille personnes, les Pères, et moi-même avons été témoins. Cette jeune femme n’avait jamais appris à lire ; elle se mit à parler plusieurs langues. Mais, à côté de ces triomphes, il y eut des humiliations ; parfois, elle était obligée de garder le silence pendant cinq à six jours. Elle était jetée à terre, recevait des soufflets dont elle gardait la marque ; on entendait le bruit, et on ne voyait personne. Chose surprenante : cette femme faisait cuire son riz dans un vase ; il était parfaitement blanc, pur. Lorsqu’elle en faisait cuire pour son mari, il était également blanc et pur. Mais, voilà que dans son assiette, ou plutôt sur la feuille de palmier dont elle se servait, de nombreux petits vers fourmillaient aussitôt ; si son mari changeait d’assiette avec elle par affection, les vers revenaient vers elle.
Fatiguée d’être ainsi la proie de Satan, elle s’adressa à un Catéchiste catholique qui, en lui donnant un Scapulaire et un Chapelet, lui conseilla de réciter tous les jours cette prière : « Je renonce à Satan pour m’attacher à Jésus-Christ. » Elle fut instruite dans la doctrine catholique, et un mois après, elle recevait le Baptême. Tous les assistants remarquèrent qu’au moment où l’on commençait les cérémonies, sa figure était contractée,et qu’une écume blanche lui sortait de la bouche, mais, lorsque les cérémonies furent terminées, sa figure s’illumina, elle était radieuse ; elle remerciait Dieu, et sa Sainte Mère, en disant: « Merci, à ma Mère, vous m’avez délivrée, je vous consacre le reste de ma vie. »»

Satan était vaincu.

Monseigneur Pineau, vicaire Apostolique du Tong-King méridional, écrit aussi dans les Annales de la Propagation de la Foi du mois d’août 1880 :

« qu’un misérable païen avait fait massacrer, brûler, noyer plus de onze cents Néophytes, pendant la persécution de 1885. Il se déclarait ennemi de la France, et du nom chrétien. ll avait trouvé moyen d’empoisonner la source qui alimentait un poste de soldat français, si bien que quatre en moururent. L’heure du châtiment arriva. Il tomba malade, et le démon lui fit voir qu’il le regardait comme lui appartenant. Pendant un mois, il fit entendre un vacarme infernal autour de sa maison ; une grêle de pierres et de mottes de terre tomba presque sans discontinuer, tantôt sur le toit, tantôt, jusque dans les appartements. Ce monstre mourut dans des souffrances horribles.Tous les habitants étaient terrifiés, et beaucoup, parmi eux, se convertirent. »

Remarquons que ces faits, comme tant d’autres que nous pourrions citer, sont rapportés par ces héroïques missionnaires qui ne se trompent pas.

Mais, toutes ces divinités infernales devaient disparaître devant Notre Seigneur Jésus-Christ.

Le prophète Habacuc (chap. 3) avait annoncé que le règne de Satan aurait une fin, parce que le Messie promis et attendu le terrasserait et le ferait fuir devant ses pas : « Egredietur Diabolus antè pedes ejus », dit-il : c’est encore une preuve que le démon régnait sur toute la terre avant Jésus-Christ.

Voilà pourquoi Notre Seigneur lui-même appelle Satan « le Prince de ce monde, Princeps hujus mundi ». (Luc, 11-21.)

Et à son exemple saint Paul le nomme « le Dieu de ce siècle. Deus hujus sœcult » (2 Cor. 4-4) et encore, faisant allusion à ses bandes, « Gouverneurs du monde, Rectores mundi. » (Ep. 6-13.)

Et avec saint Paul, saint Jean vient nous dire que « le monde tout entier est sous l’empire de Satan. Mundus totus in maligno positus est. » (Eph., 5-19.)

Il est le « Fort armé, Fortis armatus » (saint Luc, 11-21.)

Ces paroles sont d’une gravité exceptionnelle, puisqu’elles sont sorties des lèvres de Jésus-Christ lui-même, et de celles de ses Apôtres inspirés.

Et avec toutes ses saintes et divines autorités, le grave Tertullien nous déclare que Satan et ses bandes sont « les Magistrats du monde » Dœmones sunt magistratus seculi « (de Idol., n° 18, page 106). Je ne veux pas dire, cependant, que Satan se trouve dans l’esprit et le cœur de tous les magistrats. Nous avons la preuve du contraire tous les jours.

Voilà donc le règne de Satan bien affirmé.

En effet c’est Lui qui inspire toutes les infamies des gouvernements Athées, Schismatiques, Hérétiques, Persécuteurs de la vraie Religion.

C’est Lui qui inspire cette prétendue Justice des hommes qui laisse tout à désirer.

C’est encore Lui qui inspire cette Littérature malsaine, ennemie de toute croyance, de toute morale, et de toute pudeur.

En vérité, on est porté à se demander si c’est Dieu qui règne ici-bas dans les sociétés, dans les familles, comme dans l’esprit et le cœur de chaque personne.

Combien y a-t-il de Royaumes Catholiques dans le monde ?

Est-ce que l’Hérésie, le Schisme, le Mahométisme, le Boudhisme, le Fétichisme ne forment pas la majorité des Religions ?

Ayons, pourtant cette conviction que le règne de Satan est passé, malgré la lenteur avec laquelle marche l’œuvre de Jésus-Christ ; et, malgré encore la persécution qu’’elle endure depuis bientôt 1900 ans.

Là, est une des nombreuses preuves de la divinité de la Religion catholique.

Toutes les autres Religions sont l’œuvre de Satan : voilà pourquoi elles s’étalent au soleil, honorées, respectées, soutenues et subventionnées. Mais, elles tomberont dans le filet que saint Pierre a jeté sur le monde pour l’envelopper, et le convertir.

Jésus-Christ a vaincu le monde. Et son Église, soutenue et assistée par lui, poursuit Satan partout, jusque dans ses derniers retranchements, afin de brider et de paralyser ses efforts.

Qu’’il s’empare des hommes ou des choses ; qu’’il vicie l’air pour désoler la terre par la peste ou d’autres maladies contagieuses ; qu’il empoisonne les eaux, afin qu’elles charrient dans leurs parcours des germes morbides ; qu’il attaque la racine des vignes, ou celle d’autres plantes, par des insectes que la science humaine ne sait pas et ne peut pas détruire ; qu’il fasse d’autres ravages… la sainte Église est là, armée de ses prières et, surtout, du saint sacrifice de la messe ; et, si on fait appel à sa puissance, elle terrasse cet ennemi infernal, et le met en fuite au seul nom de Jésus-Christ.

Peu de personnes savent que le phylloxera, cet insecte qui dévore nos vignes, n’est pas un châtiment nouveau — car c’est un châtiment — mais qu’il est clairement indiqué dans la Bible (Deutéronome, chap. 28, v. 30).

Dieu y fait dire à son peuple d’Israël, si souvent prévaricateur : « Vous planterez une vigne, vous la labourerez ; mais vous n’en boirez pas de vin, et vous n’en recueillerez rien, parce qu’elle sera dévorée par les vers. » Quels sont ces vers ? il est permis de croire que c’est le phylloxera.

De vrai fidèles se demandent pourquoi les prêtres ne parcourent pas les vignes pour les bénir, et en chasser le phylloxera, ou autres maladies, pour les puissantes et si efficaces prières de l’Église.

Il est à croire que nos vignobles s’en trouveraient bien. Nous en avons une preuve toute récente (1886) dans le pèlerinage que viennent de faire à Notre-Dame de Lourdes cinq cents vignerons de M… (Aveyron). Leurs vignes étaient ravagées par le phylloxera. Ils avaient employé, sans succès, tous les moyens indiqués par la science. Ils ont, alors, prié Dieu et invoqué la très sainte Vierge, et cet insecte destructeur disparut instantanément. Ils sont venus à Lourdes, communier en action de grâce d’un si grand bienfait.

Pourquoi ne suit-on pas un si saint exemple ?

Issu de l’ouvrage : Le démon cause & principes des maladies, parution 1890

Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tout point de vue et sois en bonne santé, à l’image de ton âme.
3 Jean 1:2
Panier

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