La croyance au démon et à son influence pernicieuse étant admise, qui donc chassera cet esprit mauvais des corps qu’il tourmente ? Qui lui dira, comme autrefois Jésus-Christ : « Vade retro Satana ! arrière Satan ! fuis loin d’ici. » Tous les chrétiens savent que par la puissance d’un signe de croix fait sur soi-même ; que par une prière, même mentale, adressée à Dieu dans un moment de tentation et de défaillance, l’ennemi du salut est mis en fuite.

Le mal moral n’existe donc qu’autant qu’on néglige la prière, et l’’accomplissement de ses devoirs religieux.

Si, donc, le recours à Dieu détruit et chasse le mal de l’âme toujours occasionné par le démon, pourquoi n’en serait-il pas de même pour le mal physique, que Satan produit aussi ?

Pourquoi ne serait-il pas chassé du corps de l’homme, du corps des animaux, expulsé des maisons, comme aussi de toute autre chose, par le saint nom de Jésus, par le signe de la croix, l’eau bénite, par la prière et l’imposition des mains ?

Le Sauveur Jésus, après son ascension. A-t-il laissé ce pouvoir aux hommes ? Oui, sans aucun doute.

D’abord les saints Évangiles nous le disent de la manière la plus certaine. Ensuite, la pratique constante de tous les hommes de foi, prêtres, religieux et simples fidèles, le prouve surabondamment.

Nous lisons dans saint Mathieu (ch. X, v. 1 et suivants), que Jésus-Christ ayant convoqué ses douze disciples, il leur donna la puissance de chasser les esprits immondes et de guérir toute langueur et toute infirmité. « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. »

Voilà le pouvoir que Notre Seigneur donne à ses disciples, et à leurs successeurs, c’est-à-dire aux Évêques et aux Prêtres, puisqu’il leur déclare qu’il les assistera jusqu’à la consommation des siècles.

Pourquoi donc les Évêques et les Prêtres n’exercent-ils pas ce pouvoir ?

Non seulement Notre Seigneur a donné ce pouvoir aux Évêques et aux Prêtres, mais il le donne aussi aux simples fidèles qui croient en lui.

Saint Marc nous le dit et nous l’affirme au chapitre 16, v. 18. Il rapporte la parole de Jésus lui-même, « Quiconque croira en moi et sera baptisé, celui-là chassera les démons, et il guérira les malades en leur imposant les mains. »

Le divin maître dit une parole bien plus étonnante encore ; et, afin qu’elle soit crue, il affirme solennellement, à des reprises différentes, que ce qu’il va dire est vrai. Écoutons :

« En vérité, en vérité, je vous le dis. Celui qui croit en moi, celui-là fera les œuvres que je fais et il en fera de plus grandes : Majora (S. Jean, 14-22). » Or, que faisait-il ? Il chassait le démon du corps des malades, et les malades étaient guéris.

Notre Seigneur ne peut pas parler plus clairement. Donc, tout chrétien, quel qu’il soit, animé d’une grande foi, peut chasser le démon et guérir les malades.

Citons seulement une page, entre tant d’autres, de l’évangile selon saint Marc, chap. 9, V. 22 :

« Un jour, un père de famille bien affligé vint trouver Notre Seigneur Jésus-Christ, pour lui confier sa peine et son chagrin. Son enfant, dit-il, était possédé par un démon sourd et muet qui le jetait par terre, en le faisant écumer et grincer des dents. De plus, il le faisait tomber tantôt dans l’eau, tantôt dans le feu, et il lui faisait endurer les plus cruels tourments ; il en desséchait. Et ce bon père, dans sa douleur, dit à Jésus : Seigneur, si vous le pouvez, guérissez donc mon enfant ; ayez pitié de nous et secourez-nous.
Jésus lui répondit : Si, vous pouvez croire en moi, cela se fera, car tout est possible à celui qui croit. Et le pauvre père s’écria aussitôt, les larmes dans les yeux : Je crois, Seigneur, mais augmentez encore ma foi. Et, aussitôt, le bon Jésus menaça l’esprit immonde et lui dit : Esprit sourd et muet, sors du corps de cet enfant et n’y rentre plus ; je te le commande. Le démon en sortit aussitôt en jetant de grands cris, et en agitant l’enfant avec tant de violence qu’il demeura à terre comme mort. Mais Jésus le prit par la main, l’aida à se lever, et il le rendit à ses parents.
»

Remarquons, une fois pour toutes, que Notre Seigneur a bien soin de s’informer si on a la foi en lui, avant que d’accorder ce qu’on lui demande : Creditis quia hoc possum facere vobis ? Croyez-vous que je puisse faire ce que vous me demandez ? (Math., 9-18). Allez, disait-il aux malades qu’il guérissait, qu’il vous soit fait selon votre foi : secundum fidem vestram fiat vobis (S. Math., 0-20).

C’est pour cela qu’à Nazareth, où il avait passé la plus grande partie de sa vie terrestre, il ne put faire aucun miracle, sinon qu’il guérit un petit nombre de malades en leur imposant les mains, parce qu’on ne croyait pas en sa divinité ni en sa puissance (Marc, 6-6). On serait porté à croire, que l’incrédulité lui lie les mains, et le prive de son pouvoir de faire des miracles et d’opérer des prodiges.

En effet, Dieu ne fait rien pour le salut des hommes sans leur coopération.

La puissance de la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ éclate donc à chaque page de l’Évangile ; et on peut dire que le succès des prières que nous lui adressons dépend du degré de la confiance que nous avons en lui.

Saint Marc nous le dit par ces paroles si pleines d’encouragement (11-22) : « Ayez la foi en Dieu ; je vous le dis, en vérité, que quoi que ce soit que vous demandiez dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez,.. N’hésitez pas dans votre cœur, et il vous sera accordé ce que vous demandez. »

Saint Mathieu nous enseigne la même chose, en disant que « si nous avons la foi, rien ne nous sera impossible.…. Nihil impossibile erit nobis » (17-19).

Et, pour nous faire comprendre sa puissance et les œuvres merveilleuses que nous pouvons accomplir par elle, Notre Seigneur emploie la comparaison d’une montagne qui peut être enlevée de sa base et jetée dans la mer.

Nous ne multiplierons pas ces citations. Toutes les pages de l’Évangile, et les enseignements des Apôtres offrent de pareilles instructions.
Si il suffit donc d’être un vrai chrétien et de ne pas chanceler, ni hésiter dans sa foi pour opérer toutes ses merveilles.… Croire !!! Avec cette parole on fait des prodiges, quel que soit d’ailleurs l’état d’abjection dans lequel on est aux yeux des hommes.

De là est venu cet axiome, si profondément chrétien : Il n’y a que la foi qui sauve.

M. Dupont, mort à Tours, en odeur de sainteté, le 18 mars 1876, et connu du monde entier pour sa dévotion envers la Sainte Face de Notre Seigneur, « ne voulait pas, qu’en priant, pour obtenir même un miracle, on exprimât un doute, une défiance, une crainte quelconque. Si la grâce demandée n’était pas obtenue, il l’attribuait toujours à l’imperfection de la foi. »

Et Moïse ne fut-il pas exclus de la terre sainte parce qu’’il avait eu un sentiment de méfiance en la puissance de Dieu, en frappant le rocher deux fois au lieu d’une parole qu’il devait lui adresser ?

Les Apôtres, que les Juifs considéraient comme la balayure du monde, selon l’expression de saint Paul, prouvaient et justifiaient leur mission toute divine en opérant des choses extraordinaires, et qui bouleversaient toutes les lois de la nature, au point que l’ombre de saint Pierre, passant par les rues, guérissait les malades qui avaient confiance en lui (Actes des Apôtres, 5-15, 2-43).

Ce même pouvoir, nous le disons de nouveau, a été donné par Jésus-Christ à quiconque croirait en lui, sans distinction de personnes ni de positions sociales, sans restriction de temps ni de lieux ; aussi bien aux personnes du monde qu’aux prêtres. Ses promesses sont formelles, et on ne peut élever aucun doute à cet égard.

Cependant on ne peut pas affirmer que les guérisons seront instantanées comme celles que faisaient Notre Seigneur lui-même et ses Apôtres ; ni comme celles qui ont lieu à Notre-Dame-des-Victoires, à Lourdes, à la Salette, ou dans d’autres sanctuaires célèbres et vénérés. La Sainte Vierge est invoquée contre la puissance du Démon. Les Fidèles poussent ce cri d’alarme : « Tu nos ab hoste protege » ô Marie, protégez-nous contre le mal que nous fait Satan.

Mais si ces guérisons entrent dans les desseins de la miséricorde divine, elles auront lieu dans un court espace de temps, et d’autant plus court que nous serons plus unis à Dieu par une foi vive, une piété sincère, une vie pure et exempte de fautes graves. Le saint curé d’Ars nous le donne à entendre lorsqu’il affirme que quand on est serviteur de Dieu, Dieu obéit à son serviteur.

Servons-le donc fidèlement, et notre action sur son cœur sera puissante, et puissante aussi sur l’esprit de maladie.

Il ne faudra pas se décourager, ni perdre confiance, si Dieu met notre foi à l’épreuve en différant, pendant quelque temps, de nous accorder ce que nous lui demandons.

Il y a des esprits qui ne se chassent que par la prière et le jeûne (S. Marc, 9-28).

Prions donc et jeûnons, si cela nous est possible, et nous serons exaucés.

Pendant quinze cents ans, tous les hommes de foi, prêtres et laïques, ont fait ce que Notre Seigneur a recommandé de faire, et les malades s’en trouvaient bien… et bene habebunt.

« Imitons-les donc, et l’esprit malin ne nous touchera pas. Malignus non tangit eum » (Ep. saint Jean, 5-10).

Issu de l’ouvrage : Le démon cause & principes des maladies, parution 1890

Bien entendu, concernant les prières, ce sont toutes celles d’avant 1958, celles des Écritures et donc de l’Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique.

Avouez-vous donc vos fautes les uns aux autres et priez les uns pour les autres afin d’être guéris. La prière du juste agit avec une grande force.
Jacques 5:16
Panier

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