Cette fête célébrée par les Espagnols au XVIe siècle, fut étendue par Paul V en 1608 à l’Église universelle. Clément X (1670) la fixa au premier jour libre après la Saint Michel à savoir le 2 octobre.

Entrés déjà dans la gloire, les anges ont pour première mission d’adorer la Divinité. Aussi dans la Préface , l’Église nous fait-elle demander à Dieu de permettre que nous mêlions nos voix aux leurs pour louer Dieu (1). Mais, comme l’indique leur nom, les Anges sont aussi les messagers des divines volontés. Les SS. Pères enseignent qu’ils président à toutes les choses créées, et Saint Paul déclare « qu’ils ont pour mission de servir les futurs héritiers du salut » (2). On les appelle pour ce motif Anges gardiens. On pense généralement que les royaumes, les provinces, les familles, les diocèses, les églises, les communautés religieuses ont chacun leur Ange tutélaire (3). Cela au moins n’est pas douteux quant à chaque juste, aussi l’Église applique-t-elle aux âmes qui appartiennent à la Loi nouvelle ce qui est écrit du peuple de l’Ancienne Loi. « Je vais envoyer mon Ange, afin qu’il marche devant vous, qu’il vous garde pendant le chemin, et qu’il vous fasse entrer dans la terre que je vous ai préparée » . Notre Ange Gardien a pour mission de nous protéger et de nous défendre afin que, sous sa protection, toujours à l’abri des embûches des ennemis de notre âme et de toutes les adversités, nous puissions parvenir à la terre promise de la vie éternelle. Ce compagnon fidèle mérite notre reconnaissance et la vénération qui convient à un Saint qui jouit déjà de la vision béatifique. Et c’est pour nous encourager à cette pratique habituelle des âmes chrétiennes que l’Église a institué cette fête des saints Anges Gardiens.

(1) « J’ai vu les Séraphins dit Isaïe, ils se tenaient debout près du trône sublime où Jéhovah était assis ; la face voilée, ils criaient de l’un à l’autre : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu des armées, toute la terre est pleine de sa gloire ». Isaïe, 6, 1-3.
(2) Aux Hébr. 1, 14.
(3) Dans certains pays on célèbre la fête de l’ange de la Nation. Saint François de Sales dit que l’évêque comme tel a un second ange gardien. Ézéchiel dit que l’ange du Temple de Jérusalem portait une écritoire attachée à sa ceinture (Éz. 11). Ces anges des Églises, ajouta Saint Basile, écrivent nos irrévérences.

Lecture du livre de l’Exode. (20-23)
Ainsi parle le Seigneur : Voici que j’enverrai mon Ange, afin qu’il marche devant vous, qu’il vous garde pendant le chemin et qu’il vous fasse entrer dans la terre que je vous ai préparée.
Respectez-le, écoutez sa voix et gardez-vous bien de le mépriser, parce qu’il ne vous pardonnera point lorsque vous pécherez, et parce que mon nom est en lui. Si vous écoutez sa voix, et si vous faites tout ce que je vous dis, je serai l’ennemi de vos ennemis et j’affligerai ceux qui vous affligent, car mon Ange marchera devant vous.

Suite du Saint Évangile selon Saint Matthieu.
En ce temps-là, les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : En vérité, je vous le dis, à moins que vous ne vous convertissiez, et que vous ne deveniez comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.
C’est pourquoi, quiconque se rendra humble comme cet enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais si quelqu’un scandalise un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspendît à son cou une de ces meules qu’un âne tourne, et qu’on le plongeât au fond de la mer.
Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales ; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive ! Si ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie manchot ou boiteux, que d’avoir deux mains ou deux pieds, et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil te scandalise, arrache-le, et jette-le loin de toi ; il vaut mieux pour toi entrer dans la vie n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux, et d’être jeté dans la géhenne de feu. Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits ; car je vous dis que leurs Anges dans le ciel voient sans cesse la face de mon Père qui est dans les cieux.

C’est une vérité de foi que les Anges, tout bienheureux qu’ils sont, reçoivent une mission de Dieu auprès des hommes ; les paroles de Notre-Seigneur, l’enseignement des Docteurs et des Saints, l’autorité de l’Église, ne nous permettent pas d’en douter. Si les démons, en légions innombrables, rôdent autour de nous comme des lions prêts à nous dévorer, selon la parole de saint Pierre, il est consolant pour nous de songer que Dieu nous a donné des défenseurs plus nombreux et plus puissants que les démons.

C’est au plus tard dès sa naissance que tout homme venant au monde est confié à la garde d’un esprit céleste ; les païens, les hérétiques, les pécheurs eux-mêmes, ne sont pas privés de ce bienfait de Dieu. Il est même certain que divers personnages, en raison de leur situation, comme les rois, les pontifes, ou en raison des vues spéciales de Dieu sur eux, comme nombre de saints, ont parfois plusieurs Anges gardiens. Il semble indubitable que non seulement les individus, mais les sociétés et les institutions, sont confiées aussi spécialement à la garde des Anges ; l’Église, les royaumes, les provinces, les diocèses, les paroisses, les familles, les ordres religieux, les communautés, ont leurs angéliques protecteurs.

Les Anges nous préservent d’une foule de maux et de dangers, ils éloignent de nous les occasions du péché ; ils nous inspirent de saintes pensées et nous portent à la vertu, nous soutiennent dans les tentations, nous fortifient dans nos faiblesses, nous animent dans nos découragements, nous consolent dans nos afflictions. Ils combattent avec nous contre le démon et nous prémunissent contre ses pièges ; si nous tombons, par fragilité ou par malice, ils nous relèvent par le remords, par les pensées de la foi, par la crainte des jugements de Dieu, et nous procurent divers moyens de conversion : ils portent nos bonnes œuvres et nos prières à Dieu, réparent nos fautes, intercèdent pour nous auprès de la divine miséricorde, suspendent la vengeance céleste au-dessus de nos têtes ; enfin ils nous éclairent et nous soutiennent dans la maladie et à l’heure de la mort, nous assistent au jugement de Dieu, visitent les âmes du purgatoire.

Saint Bernard résume nos devoirs en trois mots : “Quel respect, quel amour, quelle confiance de notre part ne méritent pas les anges! Respect pour leur présence, amour à cause de leur bienveillance, confiance en leur protection.” Ajoutons un quatrième devoir, la docilité à leur bonnes inspirations.

Prière à son Ange Gardien

Ô mon bon ange, ne m’abandonnez pas ; éclairez mon esprit et conduisez mes pas. Ô mon divin tutélaire, inspirez-moi toujours le désir de bien faire. Ange de Dieu, aux soins de qui j’ai été confié par la miséricorde divine, daignez durant cette journée (ou nuit), me garder, m’éclairer, me protéger, me gouverner. Ainsi soit-il.

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