Pour les chrétiens, la Résurrection de Jésus est la vérité culminante de leur foi dans le Christ. Elle symbolise la victoire de la vie sur la mort et l’entrée, pour tout Chrétien, dans une nouvelle ère. Les Catholiques la célèbre lors d’une messe. La recherche des œufs de Pâques en chocolat, relève, elle, d’une tradition folklorique culturelle.
Tout d’abord, il faut savoir que « Pâques » vient de l’hébreu « pesah », signifiant « passage », et qui a été traduit en grec (paskha) et en latin (pascha).
La Pâque juive (sans s) commémore le passage du peuple hébreu à travers la mer, alors qu’il est poursuivi par l’armée du Pharaon. Selon le père Yves Combeau, dans l’imaginaire biblique, la mer symbolise la mort. La Passion, la mort et la résurrection de Jésus se déroulent pendant la fête juive. Il fait alors son propre passage, de la mort vers la vie.
L’ajout d’un « s » à la fin de Pâques sert donc à différencier la Pâque juive de celle Chrétienne. Cette différence permet aussi d’évoquer les différents moments commémorés, dans le Christianisme, à ce moment de l’année : la Cène, la Passion, la mort du Christ puis sa Résurrection.
Les origines de Pâques
Pâques fait partie de la richesse de notre civilisation judéo-chrétienne qui a traversé les siècles contre vents et marées. L’ Histoire d’un peuple ne doit pas être oubliée ou transformée.
Pâques, qu’on le veuille ou non, est avant tout une page de cette histoire vraie de l’Homme, vécue il y a 2000 ans par un autre homme : Jésus de Nazareth, simple de surcroît, qui a travaillé, souffert, a été crucifié, mis au tombeau et revenu parmi les hommes pour redire une nouvelle fois ce qu’il avait toujours enseigné : « Aimez-vous les uns les autres ». Ce n’est pas compliqué comme phrase et pourtant il en est mort. « Ecce homo », voici l’homme a dit Ponce Pilate en le livrant à la foule. Répétons-le, ce n’est pas un conte, ceci est une histoire vraie.
En ressuscitant le jour de Pâques, cette histoire revêt un grand symbole et nous montre du doigt que nous sommes avant tout « poussière et que nous retournerons poussière » mais que l’on peut aussi resurgir des cendres.
Il est bon à rappeler que Pâques n’est pas ce jour où l’on offre avant tout des œufs en chocolat, cachés parfois dans des haies ou des buissons et que « l’on chasse » en faisant croire aux enfants que les cloches, parties à Rome, sont revenues porteuses de friandises. Un véritable paradoxe que de voir Pâques transformé en fête du chocolat. Tout cela n’a rien d’enrichissant pour les enfants, pour construire leurs vies.
Voici un récit de la Résurrection du Christ
Trois jours après la mort de Jésus, des femmes puis quelques disciples se rendent au tombeau pour « achever d’embaumer le corps de Jésus » (Mc 16, 1; Lc 24, 1). En effet, celui-ci avait été déposé rapidement dans un linceul le vendredi soir, car le sabbat juif commençait et on ne pouvait plus travailler ni s’occuper des morts (Jn 19, 31-42). Mais ils voient que quelqu’un a roulé la lourde pierre : le tombeau est vide.
Ses amis, les Apôtres et Marie, sa mère, tous ensemble font éclater leur joie dans Jérusalem : « Jésus le crucifié, Dieu l’a ressuscité, il est vivant. » (Mt 28, 1-10).
Ces témoins courent chercher Pierre et Jean qui constatent eux aussi que le tombeau est vide (Jn 20, 1-10). Jean, dans son Évangile, note qu’ils trouvent posé à terre dans le tombeau les linges qui couvraient le corps. Pour Jean, c’est à la fois un indice et un signe. En effet, si on avait volé le corps, on aurait pris les linges qui recouvraient le cadavre, donc ce n’est pas un vol. Ensuite, les linges de la mort sont restés dans le tombeau, mais lui, Jésus n’est pas là. Alors Jean comprend que ce que Jésus avait annoncé ; « il vit et il crut » (Jn 20, 8) : Jésus est vainqueur de la mort.
Le témoignage des apôtres
Saint Paul (1Co 15) raconte que la Résurrection n’est pas juste une sorte de croyance, mais qu’elle a bel et bien eu lieu devant témoins. La foi de la première communauté de croyants est fondée sur le témoignage d’hommes et de femmes, connus des Chrétiens et, pour la plupart, vivant encore parmi eux.
Parmi ces « témoins de la Résurrection du Christ », Marie-Madeleine est la première à qui Jésus est apparu, devant le tombeau vide. Apparaissant également aux apôtres, Paul précise qu’en réalité plus de 500 personnes auraient vu Jésus. Par exemple, deux disciples partant vers Emmaüs le reconnaissent pendant leur repas, à la fraction du pain (Lc 24, 13-35).
Comment reconnaissent-ils que c’est bien lui ? Jésus les mène surtout à constater que son corps ressuscité est celui qui a été martyrisé et crucifié, il porte encore les traces de la Passion du Christ (Lc 24, 40 ; Jn 20).
Diffuser la Bonne nouvelle
Ces journées pascales engagent chacun des apôtres, et Pierre particulièrement, dans la construction d’une ère nouvelle. Comme témoins du Ressuscité ils demeurent les pierres de fondation de son Église. La Résurrection accomplit l’adoption filiale car les hommes deviennent frères du Christ, par don de la Grâce. Cette filiation adoptive procure une participation réelle de l’homme à la vie du Christ, comme Jésus appelle ses disciples après sa Résurrection : « Allez annoncer à mes frères » (Mt 28-10, Jean 20-17).
Pâques est au cœur de la foi Chrétienne. Elle est l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament (Lc 24, 26-27) et elle confirme la divinité de Jésus. Jésus n’est pas simplement revenu à une vie terrestre comme cela avait été le cas de Lazare (Jn 11-44). Elle est liée au mystère de l’Incarnation du fils de Dieu.
Il y a un double aspect dans le mystère Pascal : par sa mort, Jésus libère l’homme du péché, par sa Résurrection il lui ouvre l’accès à une nouvelle vie. Elle consiste en la victoire sur la mort du péché (Ep 2-4, 5). Elle s’est faite par l’œuvre de Dieu le Père et par l’œuvre de l’Esprit sur le Fils ; elle est donc l’œuvre de la Sainte Trinité. Enfin, la Résurrection du Christ est principe et source de la Résurrection future de l’homme. Dans l’attente de cet accomplissement, le Christ vit dans le cœur de ses fidèles. C’est le cœur de la Foi et de l’Espérance chrétienne.
L’espoir et la rédemption
Pour les croyants, Pâques est un moment de réflexion et de gratitude pour le sacrifice de Jésus et sa résurrection. C’est un temps pour se rappeler la puissance de l’amour de Dieu et l’espoir qu’il offre à tous ceux qui croient en lui.
En outre, Pâques est une occasion de renouveler sa foi et de se rappeler que la vie éternelle est accessible à tous ceux qui ont la foi en Jésus. Pour les Chrétiens, la résurrection de Jésus représente une victoire sur la mort et le mal, une source d’inspiration et de courage pour affronter les défis de la vie.
La vie éternelle
Pâques est également une occasion de se rappeler que la vie éternelle est accessible à tous ceux qui croient en Jésus. Pour les Chrétiens, la résurrection de Jésus représente la promesse de la vie éternelle en sa présence. La résurrection de Jésus est donc un événement d’une grande importance pour les Chrétiens.
En somme, la signification de Pâques pour les Chrétiens est profonde et représente l’espoir, la rédemption et la vie éternelle. C’est un temps pour réfléchir sur la vie et la mort de Jésus, pour se rappeler de la puissance de l’amour de Dieu et pour renouveler sa foi.
La Fête de Résurrection donne à l’homme une grandeur qui fait oublier l’espace d’un instant le matérialisme ambiant. C’est en cela que la Résurrection du Christ est la seule et unique raison de célébrer la fête de Pâques et l’espoir de la vie retrouvée au terme de la Semaine Sainte.
Resituons la fête de Pâques
Celle-ci arrive au terme de la Semaine Sainte, temps d’intense prière qui commence avec le dimanche des Rameaux, c’est-à-dire le dimanche précédant le dimanche de Pâques. Durant cette semaine-là, certains jours ont une importance toute particulière : le Jeudi-Saint (le jour où Jésus partage son dernier repas avec ses apôtres avant son arrestation) et le Vendredi-Saint (jour de sa crucifixion et de sa mort).
Comment célébrer Pâques ?
La Veillée pascale
La fête de Pâques commence en général dès le samedi soir par la Veillée pascale. C’est une longue et magnifique célébration à la nuit tombée où les chrétiens se remémorent toute l’histoire du Salut (c’est-à-dire tout ce que Dieu a fait pour venir en aide aux hommes qui s’étaient détournés de lui, et pour leur ouvrir les portes du Royaume des Cieux, par delà la mort). Ce soir là, la messe commence par un grand brasier, généralement allumé sur le parvis de l’église. La flamme jaillissante est le symbole du Christ ressuscité, lumière qui éclaire la nuit. Ce « feu nouveau » est béni, et un grand cierge, dit « cierge pascal », est allumé. Toutes les personnes présentes tiennent elles-mêmes de petits cierges qui sont tour à tour allumés, offrant une constellation de petites lumières scintillant dans la nuit. Tout le monde se met ensuite en procession pour entrer dans l’église. Le prêtre (ou le diacre) se rend ensuite à l’ambon (l’endroit dans le chœur où on lit) pour chanter « l’Exultet », un chant d’annonce officielle de la Résurrection du Christ, un chant d’immense joie qui commence ainsi : « Exultez de joie, multitude des anges, exultez, serviteurs de Dieu. »
Vient ensuite le temps des lectures de la Bible. On entend le récit de la Création, tel qu’on le trouve dans le livre de la Genèse. Cette lecture permet de se souvenir des bontés de Dieu, créant le monde par la surabondance de son amour. Après le chant d’un psaume, on entend un autre récit : Abraham est prêt à sacrifier son fils Isaac pour obéir à Dieu, mais l’ange du Seigneur l’en empêche au dernier moment. Dieu offre à Abraham sa bénédiction à toute sa descendance. La troisième lecture proclamée à l’ambon est celle du passage de la Mer rouge par le Peuple d’Israël, fuyant l’esclavage d’Égypte. C’est encore une fois une très belle lecture où l’on voit l’action de Dieu pour sauver son Peuple. Viennent ensuite, toujours entrecoupées par un psaume, deux lectures du livre d’Isaïe. Dans l’une d’elle (Isaïe, chapitre 55), le prophète dit au nom du Seigneur : « Je ferai avec vous une alliance éternelle, qui confirmera ma bienveillance envers David. ». Deux autres lectures (des prophètes Baruch et Ézéchiel) sont lues, faisant elles aussi mémoire de l’appel de Dieu aux hommes pour qu’ils choisissent le chemin du Bien. C’est dans le passage d’Ézéchiel (chap. 36) qu’on découvre ces versets célèbres : « Je verserai sur vous une eau pure et vous serez purifiés. De toutes vos souillures, de toutes vos idoles je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. […] Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. »
Après les lectures de l’Ancien Testament (la première partie de la Bible), vient un moment particulier : le chant du « Gloire à Dieu » (le Gloria) dont on s’est privé tout le Carême (sauf le Jeudi-Saint). Les cloches de l’église se mettent à sonner à toute volée : ce sont les fameuses « cloches de Pâques » signifiant la joie du Peuple de Dieu fêtant le Christ ressuscité. Ensuite, pour terminer ce temps de « liturgie de la Parole », deux lectures du Nouveau Testament sont lues : un passage d’une lettre de saint Paul aux Romains puis l’Evangile qui raconte ce qui s’est passé au matin de la Résurrection. A noter que cet Evangile est précédé par le chant de l’Alléluia (qui signifie « Loué soit le Seigneur »). Par tradition, on ne prononce pas le mot « Alléluia » de tout le Carême (ça ne veut pas dire qu’on arrête de bénir Dieu durant cette période !), ce qui permet de laisser éclater des « Alléluia » encore plus joyeux pendant le temps pascal. Il y a à ce moment, dans l’assemblée, une ferveur toute spéciale !
Après l’homélie, la veillée pascale se poursuit par la bénédiction de l’eau qui sert pour les baptêmes. En fonction des endroits et des années, il peut y avoir des célébrations de baptême durant la Veillée pascale. C’est alors un grand moment de voir des adultes ou des jeunes professer leur foi dans le Christ ressuscité et recevoir le baptême ! La Veillée pascale est aussi l’occasion pour toute l’assemblée de redire solennellement la foi de l’Église. La cérémonie continue ensuite comme une messe habituelle.
La messe du jour de Pâques
La messe du jour de Pâques est aussi un grand moment d’exultation. La cérémonie commence par l’aspersion d’eau bénite pour rappeler l’eau qui donne la vie, et aussi pour rappeler la purification offerte par Dieu par la mort et la résurrection du Christ. Les lectures lues à cette messe tournent toutes bien entendu autour de cet événement de la résurrection du Christ. Par exemple, dans l’évangile selon saint Jean (chapitre 20), on découvre Marie Madeleine arrivant au tombeau au matin de Pâques. Elle voit la pierre roulée et le tombeau vide. Elle court alors prévenir les apôtres Pierre et Jean qui courent à leur tour au tombeau. Ils y découvrent le tombeau vide, avec seulement, restés là, le linceul et le linge qui avait recouvert la tête du Crucifié. Parlant de lui-même à la troisième personne, saint Jean écrit : « Il vit et il crut ».
Durant cette messe de Pâques, avant l’Évangile, est aussi chanté ce qu’on appelle la « séquence de Pâques » (Victimae paschali laudes), un cantique dédié où il est notamment dit :
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? »
J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
J’ai vu la gloire du ressuscité.
J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.
Le Christ, mon espérance, est ressuscité !
Il vous précédera en Galilée. »
La messe se poursuit comme une messe habituelle mais avec, pour la liturgie de l’eucharistie, des textes spécifiques. La messe se termine par une bénédiction solennelle du jour de Pâques.
Traditionnellement, les Chrétiens ont une manière toute spéciale venue d’Orient de se saluer le jour de Pâques (et parfois aussi pendant l’octave de Pâques, c’est-à-dire pendant les huit jours de solennité qui commencent le jour de Pâques). Ils ne se disent pas « Bonjour ! » mais « Le Christ est ressuscité ! ». Ce à quoi l’autre répond : « Il est vraiment ressuscité ! »
Après la messe, les Chrétiens se retrouvent en paroisse, en famille ou entre amis pour des réjouissances. Il ne faut pas confondre la « Semaine Sainte » qui est la semaine précédant Pâques avec « la semaine de Pâques » (parfois appelé aussi « l’octave de Pâques ») qui est la semaine qui suit le dimanche de Pâques.
Prière pour Pâques
Cher Dieu,
En cette période de Pâques, nous te remercions pour l'amour inconditionnel que tu as pour nous.
Nous sommes reconnaissants pour le sacrifice que ton fils Jésus a fait pour nous sur la croix.
Sa mort a expié nos péchés et nous a offert la vie éternelle.
Aujourd'hui, nous te demandons de nous donner la force de continuer à suivre ton exemple et à vivre selon tes enseignements.
Nous te prions pour que tu nous guides sur le chemin de la foi, de l'amour et de la bonté.
Nous te remercions pour toutes les bénédictions que tu nous as accordées et nous te prions de continuer à nous accorder ta grâce et ta miséricorde.
Aide-nous à être des témoins fidèles de ton amour et de ta puissance, et à partager cette bonne nouvelle avec les autres.
Nous te prions pour que cette période de Pâques nous inspire à vivre dans la paix, l'espoir et la joie.
Que cette fête nous rappelle que la vie éternelle nous est offerte à travers la résurrection de Jésus.
Nous te prions cela au nom de Jésus.
Amen.
Nous vous annonçons la Bonne nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l’a accomplie en notre faveur à nous, leurs enfants : il a ressuscité Jésus