Extraits : Pensées sur les plus importantes vérités de la religion, et sur les principaux devoirs du Christianisme
De Mr Humbert, prêtre-missionnaire – 1850
CHAPITRE XIII
Le péché est l’unique obstacle au salut, et aux desseins de Dieu
I. Penser, désirer, faire une chose qui est contre la volonté et la loi de Dieu, ou omettre ce qu’il commande, c’est pêcher ; et comme Dieu ne sauve que ceux qui ont été soumis à sa volonté et à sa loi, il faut conclure que le péché est l’unique obstacle au salut.
Être sauvé, c’est être uni à Jésus-Christ, et jouir de la possession de Dieu dans la gloire. Or il n’y a que le péché qui nous sépare de Jésus-Christ et qui nous fasse perdre Dieu. Je suis assuré, disait saint Paul, qu’aucune créature ne me séparera jamais de Jésus-Christ. Or, ce que toutes les créatures ne peuvent faire, le péché seul le fait.
Je dois donc regarder le péché comme l’unique mal qui soit au monde. Les maladies, les disgrâces ne sont point de véritables maux : il n’y a que le péché qui est toujours un mal et le plus grand de tous les maux, parce qu’il n’y a que le péché qui nous empêche de posséder Dieu.
Quand je serais dans le ciel, si j’y étais sans péché, avec la grâce de Dieu ; parce que je jouirais du bonheur essentiel des saints qui possèdent Dieu. Et quand je serais en enfer, avec le péché, je n’y posséderais pas Dieu, j’aurais donc le malheur des réprouvés qui sont séparés de Dieu. Saint Augustin disait donc avec raison qu’il aimerait mieux être dans l’enfer sans péché, que d’entrer dans le ciel avec un seul péché : Mallem purus à peccato gehennam intrare, quàm peccati sorde poliutus cælorum regna penetrare. Le péché étant donc le seul obstacle à ma béatitude et à mon salut, combien dois-je le craindre !
II. Le péché est encore le seul obstacle aux desseins du Créateur. Dieu veut nous sauver, le péché nous damne. Dieu crée les hommes pour sa gloire, et le péché la lui ravit. Dieu voudrait régner dans nos cœurs par son amour, par sa grâce, et le péché a fait régner le démon par l’amour des choses du monde.
Tout ce que Dieu fait au dehors tend à détruire le péché : Ut destruatur corpus peccati. (Rom. 6). S’il envoie son Fils sur la terre c’est pour réparer le péché. S’il nous donne des secours, c’est pour nous armer contre le péché. S’il institue des sacrements, c’est pour nous préserver ou pour nous purifier du péché. S’il établit des pasteurs, c’est pour nous instruire et nous faire éviter le péché. S’il nous couronne dans le ciel, c’est pour avoir vaincu le péché. S’il nous punit, c’est pour l‘avoir commis. Le péché renverse tous les desseins de Dieu. Il anéantit, autant qu’il peut, les mérites et le sang du Rédempteur ; rend sans effet les sacrements, les grâces, les instructions, la divine parole, les promesses et les menaces de Dieu.
Quoi ! un Dieu s’applique à détruire le péché dans l’univers, et moi je ne m’applique qu’à faire régner le péché dans mon cœur, à l’établir dans les autres par mes exemples, et à le répandre par mes scandales ! Ai-je bien pensé que si le péché est opposé à tous les desseins de sa miséricorde, Dieu le fera servir aux desseins de sa justice, par la confusion et le châtiment du pécheur ?
RÉSOLUTIONS
- Je regarderai désormais le péché comme le seul mal qui soit sur la terre.
- Tous les matins je ferai la résolution de n’en point commettre dans la journée.
- Surtout je me précautionnerai contre ceux dans lesquels je tombe le plus facilement.
Inspirez-moi, ô mon Dieu ! une vive horreur du péché.
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Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de tout mal.