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du 13 au 31 Décembre 2024 inclus ! 

Par Louis Dasté, licencié ès sciences, ingénieur.
Octobre 1898

Religions et Initiations antiques

II — MAGIE, CRUAUTÉ, CORRUPTION (suite)

Mylitta, la grande déesse nature, appelée Zarpanit quand on envisageait surtout le côté voluptueux de ses attributs, est devenue la Vénus de la Mythologie classique. Zarpanit avait un temple magnifique au centre même de Babylone. A Cutha (1), on adorait Nanâ on Anna (2) sous le surnom de Succoth-Benoth (3), qui avait trait aux prostitutions en l’honneur de cette déesse. (F. Lenormant,Histoire ancienne de l’Orient).

« On voit à Babylone, dit le prophète Baruch, des femmes liées de vœux infâmes. Elles sont assises dans les avenues, brûlant pour leurs dieux des noyaux d’olives. » (Bib Baruch.)

Bien longtemps avant le prophète hébreu, il était question en Chaldée de ces misérables créatures; une très ancienne formule d’incantation magique, retrouvée dans les fouilles de Mésopotamie,et traduite par François Lenormant, renferme en effet ce passage capital :

La courtisane sacrée (qadista) au cœur rebelle, La courtisane sacrée qui abandonne son office, La courtisane sacrée d’Anu, insoumise.…
Lenormant, Etudes accadiennes

(1) Ville chaldéenne au sud-est de Babylone.
(2) Nanâ,Anna,Ana sont divers noms de la Déesse-Nature Mylitta
(3) En Judée, Succoth-Benoth se disait de la fête des Tentes ou des Cabanes.Je ne sais quel lien existait entre Succoth-Benoth en Chaddée et Suecoth-Benoth en Palestine. Peut-être. comme aux premiers temps du Christianisme, où l’on élevait une église sur l’emplacement d’un temple païen,le nom d’une fête des idolâtres fut-elle donnée à une cérémonie selon la loi de Moïse.Voir la Bible au sujet des sacrilèges pratiques trop souvent empruntées par les Juifs renégats aux Chananéens : « Et après cela, il (le roi Josias) démolit les maisons des prostituées qui étaient dans la maison de l’Éternel et dans lesquelles les femmes travaillaient à faire des tentes pour e Bocage. » (II,Rois,XXIII, 7.)

Nous savons d’autre part qu’en Arménie, Anaïtis ou Astarté, c’est-à-dire l’ancienne Istar ou Zarpanit, avait un temple célèbre (1) (Gazette archéologique, 1876, Lenormant,Histoire ancienne..)

Voici maintenant les sacrifices humains !

Sur un cylindre assyrien (publié par J. Menant, Recherches sur la glyptique orientale) figure la statue du dieu, assise sur un trône. Le sacrificateur saisit la victime agenouillée, il la frappe du glaive. Plus loin le pontife avec sa longue robe à franges, sa tiare ornée de cornes. La Bible dit formellement qu’encore an septième siècle avant notre ère, les habitants de Sippara (Sepharvaïm) sacrifiaient leurs fils et leurs filles pour honorer Adrammelek et Annamelek.

Nous pouvons citer un fragment de littérature nationale relatif aux sacrifices d’enfants : La tête de l’enfant pour la tête de l’homme à été donnée ; la poitrine de l’enfant pour la poitrine de l’homme a été donnée. (Lenormant, Etud. Accad.)

Une autre inscription dit ce qui suit :
Pour que Raman soit favorable et donne la prospérité. Sur les hauteurs on brûle un enfant. (Lenormant, Hist. anc.)

(1) Le regretté membre de l’Institut constate ici que le culte de cette divinité en Arménie état accompagné des mêmes immoralités rituelles qu’a Babylone.
(2) C’est l’équivalent phénicien de la qadista assyrienne. Kedeshot est au féminin, alors que Kedeschim est au masculin pluriel.« Cicéron. lui aussi, s’élève à son tour avec indignation contre les dégoûtantes orgies du temple de Vénus Erycine, où les pratiques phéniciennes s’étaient conservées jusqu’au temps où Verrès gouvernait la Sicile. » (Lenorm. Id). Kedeschim et Kedeshot signifient consecratae ; telle est d’ailleurs l’expression latine employée par saint Augustin pour définir les tristes individus qui, jusqu’à son époque, souillaient de leur présence les rues de Carthage. On les appelait aussi Kelbim (chiens).Kedeschim et Kedeshot, c’est aussi au fond le même mot que Kadosch. Les francs-maçons qui se parent glorieusement du titre de Chevaliers-Kadosch, ont là des aïeux et des aïeules dont ils peuvent être fiers. (N.du R.)

Ce qui était particulier aux Chananéens, c’était le caractère d’atroce cruauté empreint dans les cérémonies de leur culte. Aucun peuple de l’antiquité n’approcha d’eux dans ce mélange de sang et de débauche par lequel ils croyaient honorer la divinité.

« Leur religion imposait silence aux sentiments les plus sacrés de la nature, elle dégradait les âmes par des superstitions tour à tour atroces et dissolues, et l’on est réduit à se demander quelle influence morale elle pouvait exercer sur les mœurs du peuple. » (Creuzer.)

Les sacrifices humains étaient le sacrifice par excellence. Ils étaient spécialement usités en l’honneur de Melqarth, d’Astarté à Laodicée, de Tanith à Carthage. La forme la plus fréquente de ce mode de sacrifice était le sacrifice des premiers-nés et plus généralement des nouveau-nés. (Ph. BERGER, art. Phénicie,Encyclop. des sciences religieuses.)

Cette religion de la Phénicie fut propagée au loin dès une époque très reculée par des navigateurs de Sidon et de Tyr. En Crète, le Minotaure dévoreur d’enfants et le géant de bronze enflammé, appelé Talos, qui consumait, dit-on, les étrangers qui abordaient dans l’île, n’étaient autre chose que Baal-Moloch. Chypre et Cythère avaient reçu des Sidoniens le culte de la déesse-nature de l’Astoreth, qui devenue Aphrodite, fut portée de là dans toute la Grèce avec les surnoms de Cypris et Cythérée. À Rhodes, le Soleil avait sa statue colossale, et Saturne y réclamait comme le Baal phénicien auquel il avait été assimilé par les Grecs, des victimes humaines. Les Cabires de Lemnos, d’Imbros et de Samothrace se rattachaient également par certains côtés, au système religieux des Chananéens. (Lenormant,Hist.Anci)

« La religion des Phéniciens présente le même caractère que leur art,leur écriture, toute leur civilisation en général; elle marque le passage des religions orientales à la religion grecque. Les Phéniciens ont pris à l’Égypte et à l’Assyrie la plupart de leurs dieux, et c’est en passant par leur milieu qu’un grand nombre de ces divinités se sont introduites dans le Panthéon grec. Ils ont été en commerce, comme en religion, les grands commis-voyageurs de l’antiquité entre l’Orient et l’Occident. » (Berger,Encyclop.Art.Phénicie)

Pour en terminer avec les horreurs phéniciennes, donnons quelques lignes de Stanislas de Guaita, rénovateur en France de la secte occultiste, la Rose-Croix Kabbalistique, dont il fut le grand maître. Elles sont curieuses à plus d’un titre.

« Avatar de Satan, ce Moloch de bronze à tête de veau, l’idole des Ammonites, aux bras largement ouverts pour étreindre les victimes dont ses entrailles de métal rougi s’apprêtent à dévorer la chair. » « Et ce Bel-Phégor de la Palestine, l’idole barbue dont la bouche, béante: moins sanguinaire divinité, mais plus abominable encore, exclusivement avide, nous dit Philon (1), d’offrandes stercoraires et pollutionnelles. » « Avatars de Satan, cet Adramelek de Sepharvaïm (le roi magnifique) et ce Mélicerte de Ténédos (le roi de la terre) : jusqu’à leurs narines montait en guise de cinname, le relent de la chair grillée sur l’autel ardent où les jeunes mères offraient en sacrifice leur enfant premier-né. » « Et le prince des mouches, ce Dieu Beelzebub de Syrie, dont la statue attirait tous les moustiques du pays, car on prenait soin de l’entretenir ruisselante de sang. » (Stan. DE Guaïta, Le Temple de Satan)

(1) Philon, le philosophe platonicien, surnommé le Platon juif

Voici quelques-unes de ces objurgations, tirées de l’Écriture sainte :

« Et qu'ils n'offrent plus leurs sacrifices aux démons auxquels ils se sont prostitués. Que ce leur soit une ordonnance perpétuelle dans les ages. » 
« Tu ne donneras point de tes enfants pour les faire passer par le feu à l'honneur de Moloch, et tu ne profaneras point le nom de ton Dieu : Je suis l'Éternel. »
« Quiconque des enfants d'Israël donnera de ses enfants à Moloch sera puni de mort; le peuple du pays l'assommera de pierres. »
« Pour ce qui est de la personne qui se détournera après ceux qui ont l'esprit de Python, et après les devins, se prostituant après eux. je mettrai ma face contre cette personne, et je la retrancherai du milieu de mon peuple. »
« Quand un homme ou une femme aura un esprit de Python, ou sera devin, on les fera mourir ; on les assommera de pierres ; leur sang est sur eux. »
« Il ne se trouvera personne parmi toi qui fasse passer par Île feu son fils ou sa fille, ni devin ni aucun qui fasse des prédictions, ni qui fasse des prestiges. »
« Ni enchanteur qui use d’enchantements, ni homme qui consulte l'esprit de Python ni aucun qui interroge les morts. »
« Car quiconque fait ces choses-là est en abomination à l'Éternel. »
« Alors le roi (Josias) commanda à Ililkija, le grand sacrificateur, de tirer hors du temple de l'Éternel tous les ustensiles qui avaient été faits pour Baal, et pour les bocages et pour toute l'armée des cieux, et il les brûla hors de Jérusalem. »
« Après cela, il démolit les maisons des prostituées qui étaient dans la maison de l’Éternel. »
« Le roi profana les hauts lieux vis-à-vis de Jérusalem, à droite du mont des Oliviers, que Salomon, roi d'Israël, avait bâtis à Aschtoreth, l’abominable idole des Sidoniens et à Kemos. l’idole des Moabites, et à Milcom, celle des enfants de Hammon. »
« Les enfants de Juda ont mis leurs abominations dans cette maison où mon nom est invoqué. »
« Et ils ont bâti les hauts lieux de Tophet, dans la vallée des fils de Hinnom pour brûler leurs fils et leurs filles au feu. »

La magie et les sacrifices humains, tels sont les deux crimes suprêmes le plus reprochés dans les Écritures saintes, aux Chananéens et aux Israélites prévaricateurs (1).

Ajoutons que le mélange intime de la Magie avec le Paganisme nous est montré de la façon la plus intéressante dans la vie de saint Cyprien, martyrisé à Nicomédie, en Bithynie, l’an 304. Avant sa miraculeuse conversion, c’était un fanatique spectateur des dieux, et il se livrait aux pratiques de sorcellerie les plus coupables. Par ses évocations, il entrait en rapport avec les esprits mauvais qui lui apparaissaient sous des formes sensibles. (Les Petits Bollandistes, vies des saints)

(1) Ne faut-il pas qualifier aussi de la sorte les juifs dégénérés, les juifs du Talmud et de la Kabbale, les juifs assassins du R. P. Thomas à Damas et les juifs de Tizza-Eslar ?

Un siècle plus tard, saint Augustin a démontré dans son admirable Cité de Dieu, quels liens étroits unissaient dans le Paganisme les mystères ésotériques avec les pratiques de la magie démoniaque et les rites les plus odieux, souillés de tous les stupres et de toutes les cruautés. Aussi, pour terminer cette étude, destinée justement à montrer les adeptes des vieux mystères, les adorateurs des anciens dieux, sous le triple jour d’initiés, de magiciens, de corrupteurs et de corrompus, je ne saurais mieux faire que de choisir dans la Cité de Dieu, quelques passages où le vaillant Père de l’Église a été d’une éloquence plus particulièrement poignante et inspirée.

Et moi aussi à l’age de l’adolescence, j’assistai à ces spectacles sacrilèges, à ces jeux infâmes célébrés en l’honneur des dieux et des déesses ! Au jour de l’ablution solennelle de la vierge céleste Bérécynthia, mère de tous les dieux, en public devant sa litière, les plus vils histrions chantaient de telles ignominies qu’il eut été honteux de les entendre non pas à la mère des dieux, non pas à la mère d’un sénateur où d’un honnête homme quelconque, mais à la propre mère de l’un de ces tristes bouffons !

Si c’est là une cérémonie sacrée, qu’est-ce donc qu’un sacrilège? Si c’est là une ablution, qu’est-ce donc qu’une souillure ?

Qui ne sait quels Esprits se complaisent à de pareilles infamies, à moins d’ignorer l’existence même des Esprits immondes, séducteurs des hommes sous le nom de dieux! (Cité de Dieu)

Les dieux ont-ils jamais réprimé la malice humaine ? Qu’on nous le prouve! Mais qu’on n’allègue pas ici de vains chuchotements murmurés à l’oreille de quelques rares initiés! Qu’on nous cite des lieux, consacrés à de pieuses réunions exemptes de chants obscènes et de postures cyniques !

Que le caractère des cultes païens soit d’être un mélange d’infamies et d’horreurs, c’est chose notoire !
Mais à quoi, à qui, s’adressaient ces cultes ?
On ne le saurait pas de façon aussi évidente si l’histoire n’attestait que ces abominables hommages ont été arrachés par les terribles menaces des dieux eux-mêmes!
Plus de doute maintenant! Ce sont les funestes : démons, les Esprits immondes que toute la théologie civile attire et évoque dans de stupides simulacres, dont ils se servent pour parvenir à la possession de cœurs abrutis! (Cité de Dieu)

(A suivre)

Partie 1Partie 2Partie 3 – Partie 4 – Partie 5

Et ne participez pas aux œuvres stériles des ténèbres, mais démasquez-les plutôt. En effet, ce que ces hommes font en secret, il est même honteux d’en parler.
Éphésiens 5:11-12

Panier

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